Dans le cadre du FCMS, le 14 avril, le Tremplin a organisé une soirée de ciné-poésie fort réussie. En effet, la poésie génère des images mentales et c’est un art que de rendre l’ambiance et l’idée d’un texte par des codes visuels. Les deux formes d’art, lorsque bien combinées comme ce fut le cas, donnent lieu à des trésors de créativité.
Marianne Verville et Nadya Fréchette ont d’abord interprété des textes coup-de-poing de la poétesse Marjolaine Beauchamp avec fougue, avant que les courts-métrages inspirés de son travail ne soient présentés. Puis, Farid Kassouf a présenté Fourrer le feu, film dans lequel les textes de Marjolaine Beauchamp sortent de la bouche des enfants (dont son propre fils), pour un effet des plus surprenants. Randy Kelly a pour sa part présenté le film Hangover, pour lequel il a fait appel à une dessinatrice dont il a animé l’étrange et bel oiseau. La sensibilité et l’inventivité ont bien servi le propos.
Autobiography of a Body de Randy Kelly, tiré du texte de Daniel Mark Patterson, était particulièrement touchant. Un homme revisite ses souvenirs d’intimidation en lien avec son physique dans son école et affirme son amour propre durement retrouvé et l’amour des siens qui l’a sauvé.
La chute / The fall de Frédérique de Montblanc, nous provient de Belgique et le texte ainsi que la voix sont de la charismatique Queen Ka. La beauté des images, la force des comédiens, ainsi que la musique de DJ Champion donnent une atmosphère incroyable à cette sorte de vidéoclip.
Pour le volet local, nous avons eu droit à Mégantic de Philou, un texte dénonciateur avec des images rigolotes de petit garçon s’amusant avec un jouet de train. Nous avons également pu voir le film Lundi, de Jean-Benoît Baron, né d’un slam d’une auteure qui avait brûlé les planches du Tremplin. Joffrey Corboz nous a offert 1969, un film qui fait voyager dans le monde et dans les souvenirs. William Blanchet nous a offert Bêtes fauves, dont le texte et la narration sont de Trycia T-Denault, une auteure qui travaille avec l’écriture automatique et nous apporte une réflexion sur les masques en société.
Pour son plus grand bonheur, le public pouvait émettre des commentaires et adresser des questions aux créateurs. Dans une salle intime comme celle du Tremplin, il est possible d’avoir des échanges enrichissants. Les réalisateurs ne pouvaient espérer avoir un meilleur public : l’écoute était attentive. Cette soirée répondait à un réel besoin culturel et on ne peut qu’espérer qu’il y ait d’autres rendez-vous où se marient si bien les mots et l’image.