La Collective Sherbrooke Féministe a interpellé le Conseil municipal sur l’itinérance au féminin à la séance régulière qui s’est tenue lundi dernier. Il aurait été souhaité que le conseil témoigne la même détermination et la même fierté face à la lutte à la pauvreté, à la justice sociale et à l’égalité entre les genres qu’il l’a fait face au nouveau bureau environnemental. Pourtant, l’urgence sociale est toute aussi importante que l’urgence climatique… La Collective se posent des questions : Comme municipalité, comment peut-on adresser ces questions? Par la mise en place d’une Politique en itinérance? L’installation de halte-chaleurs? Que peut-on faire, comme citoyennes, pour ne laisser aucune femme derrière et faire en sorte que les ressources qu’elles commencent à utiliser, qui leur sont utiles et nécessaires, ne disparaissent pas du jour au lendemain par manque de soutien financier?
La Collective Sherbrooke Féministe interpelle dès maintenant la population à donner généreusement à la Chaudronnée pour soutenir collectivement le projet Ensemble et à l’abri! qui peine à trouver du financement. Rendez-vous sur notre événement facebook pour plus de détails sur les manières de faire un don (chèque, virement interac, paiement paypal).
Qu’est-ce que le projet Ensemble et à l’abri ?
Ce projet-pilote de la Chaudronnée de l’Estrie a eu lieu du 2 janvier au 31 mars 2017, s’adressant spécifiquement aux femmes en situation ou à risque d’itinérance fuyant la violence. Il comble un vide dans le continuum de services présentement offerts aux femmes itinérantes. L’ouverture de ce centre de jour non mixte de fin de semaine a permis d’offrir aux femmes en situation d’itinérance l’accès à une ressource sécuritaire lors des fins de semaine et les résultats atteignent clairement les attentes! L’approche a démontré le besoin au niveau de services ou de milieu inclusivement pour les femmes. Le fait d’avoir un endroit au chaud pour passer la journée peut éviter d’avoir recours à d’autres stratégies pour avoir un toit, comme la prostitution ou la tolérance d’une situation de violence. Malheureusement, l’organisme n’a pas les ressources financières nécessaires pour remettre en place le projet cette année. Malgré tout, par convictions, et parce que celui-ci répond clairement à un besoin évoqué par les femmes à risque ou en situation d’itinérance, l’organisme a annoncé que le projet aurait lieu de janvier à mars 2019, ce qui le place dans une situation de déficit financier de 3 500$.
« Nous sommes préoccupées, comme citoyennes, que des ressources essentielles, nouvelles et non mixtes, comme le projet Ensemble et à l’abri ou encore la Maison Marie-Jeanne, doivent s’endetter pour répondre aux besoins des femmes, faute de financement récurrent.» déclare Sarah Beaudoin, membre de la Collective Sherbrooke Féministe.
L’itinérance vécue par les femmes prend des formes différentes de celle vécue par les hommes. Les femmes dites « à la rue » ne se retrouvent pas systématiquement « dans la rue ». Ainsi, l’itinérance des femmes constitue une réalité méconnue et souffre d’une importante invisibilité sociale. L’action municipale en matière de lutte à la pauvreté doit s’inscrire dans une vision plus large qui permet d’agir sur les causes même du phénomène, en favorisant notamment la pleine participation des Sherbrookoises au développement socioéconomique de la ville. Parallèlement, la Ville peut agir dans plusieurs domaines qui ont des impacts directs sur la qualité de vie des populations défavorisées parmi lesquelles les femmes sont surreprésentées. Par exemple, les actions municipales en faveur de l’accessibilité du transport collectif, de l’aménagement urbain ou encore de l’accessibilité de l’offre municipale en sports et loisirs doivent tout autant être considérées comme des éléments majeurs de lutte à la pauvreté.