PORTRAIT : Sophie Parent

Date : 1 décembre 2024
| Chroniqueur.es : Benoit Viel
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Sophie a rejoint l’organisation d’Entrée Libre lors de l’été 2019. Elle venait d’écrire son premier article, nommé « Corolla 1998 » et l’invitation lui a été faite de retrouver le Collectif Entrée Libre à un évènement de fin de saison à La Mare au Diable, sur King Ouest. Une mention est faite de notre amie Fannie, à qui l’on a rendu hommage récemment dans les pages du Journal.

Une séparation, un plaisir retrouvé pour l’écriture, et quelques nouveaux amis plus tard, plus rien ne l’arrêtait. Sophie s’est par la suite lancée dans l’écriture d’une chronique. Sophie et ses hommes a duré 3 ans dans les pages du Journal et il n’y avait pas de tabou. Dans ses propres mots, c’était un « roman-feuilleton d’aventures romantiques, rocambolesques. » Si l’autocritique est forte chez Sophie, on doit admettre que c’est bien là que tout a commencé. Un premier pas sur le chemin d’une plume qui n’a cessé de s’affiner.

Si vous avez suivi ses chroniques, ne serait-ce que pendant un an, vous savez qui est Sophie l’écrivaine. C’est pourquoi je veux vous parler de Sophie, la rédactrice en chef et la coordonnatrice.

Au détour d’un congé de paternité de l’un de nos collègues, Sophie a repris les rênes du Comité de Rédaction. C’est à ce moment-là que je suis moi-même arrivé au Journal. « C’était un beau défi ça. C’est [à ce moment] que j’ai réalisé tout le travail qui se passe derrière le poste de rédactrice en chef ». C’est aussi à ce moment que nous avons pu voir Sophie, la militante. « Quand tu deviens rédac’ chef, tu as la responsabilité de l’éditorial qui représente la marque du journal. » Et sous la gouverne de Sophie, les éditoriaux avaient du mordant. Elle ajoute : « Je devais coordonner le tout et m’assurer qu’il y avait assez de textes pour remplir le journal. Ensuite, je faisais le plan de montage avant d’envoyer le tout à [notre graphiste]. Il fallait également que je m’assure qu’il y ait des correcteurs… » Durant son mandat à la Rédaction, Sophie a également organisé le débat Entrée Libre, qui a eu un « franc succès ».

Après une année à la rédaction, Sophie a repris la coordination. Notre coordonnateur était à la barre depuis 10 ans et Sophie s’est offert de prendre la relève. Elle avait déjà la charge de l’animation des réunions depuis un an et j’ai trouvé son animation des plus rafraichissantes, tout au long de notre implication commune. Il faut dire que Sophie est également travailleuse sociale et doctorante à l’Université Laval. Son animation était empreinte de la diplomatie et de la bienveillance qui va avec sa profession.

À la barre de la coordination, Sophie a dû affronter de gros défis. D’abord, Meta la maison mère de Facebook, a effectué un blocage de nos publications suite à une loi promulguée par le gouvernement canadien, mettant ainsi fin à notre diffusion. Ensuite, le Publisac a cessé d’exister, remettant notre distribution sur un marché de prédation qui a triplé nos coûts.

D’ici deux ans, Sophie défendra sa thèse de doctorat sur les modèles de familles « polyparental »…Et avec tout ce travail, elle s’est récemment vue obligée de quitter le Journal. Elle a obtenu un poste dans une revue spécialisée, sur le Campus et ça prendra tout son temps. Elle fait un retour sur les années qui viennent de passer et un instant, elle semble nostalgique : « Ça me fait plaisir de te parler des belles années du journal et ça me fait de la peine de m’en aller à un moment aussi critique… » dit-elle avant d’ajouter : « Entrée Libre se veut un journal communautaire, mais si la communauté ne se saisit pas du journal… » le silence qui suivi en disait long. Un instant, le chat à poil long de Sophie est venu appuyer sa tête sur son bras, comme pour la consoler. Elle dit alors, pleine d’espoir : « J’invite donc le lectorat à venir s’impliquer pour repenser le contenu du Journal ».

Sophie promet aussi de continuer de graviter autour du journal : « Pour moi, l’implication citoyenne n’est pas étrangère au travail social. C’est une façon d’agir sur mon environnement » et ainsi « continuer de dénoncer ».

Continuons de dénoncer. Venez écrire avec Entrée Libre !

 

 

 

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