Sophie et ses hommes (Saison II, Épisode 2) : Jamais deux sans trois?

Date : 31 octobre 2021
| Chroniqueur.es : Sophie Parent
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L’automne, ç’a toujours été pour moi une période mouvementée, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.

Cet automne ne fait pas exception que j’me dis, en me retournant vers Albert, assoupi dans mon lit. Je le trouve beau et profite de ce rare moment de vulnérabilité de sa part pour passer le dos de ma main contre sa joue. Il frémit à peine avant de pousser un long soupir d’aise qui me fait sourire.

Ça fait combien de temps qu’il est dans ma vie, déjà? Ça doit faire quelques mois, peut-être même un an, mais c’est plus récent qu’il se laisse aller autant à la tendresse et à être vulnérable.

Quand je l’ai rencontré, je me suis demandé s’il était hors de ma ligue, tellement il était séduisant, avec sa tignasse noire, ses yeux bruns doux et sa démarche décontractée. J’me suis sentie un peu complexée par mes jeans qui commencent à me serrer aux hanches, mes cheveux mal attachés et mon look de nerd.

En plus, il avait l’air d’un monogame en série; soit exactement l’inverse de ce que je cherche.

Alors comment est-ce que je me suis retrouvée à le ramener chez moi, il y a quelques mois? Je me le demande encore. Je crois que j’ai sous-estimé son charme et son charisme, parce que je l’ai laissé entrer dans ma vie et y rester, malgré quelques accrocs de sa part. La preuve : c’est encore dans mon lit qu’il se trouve, ce matin! Peut-être que j’avais besoin d’un peu de chaos dans ma vie, finalement?

Quoi qu’il en soit, il n’est qu’une fraction du mouvement dans ma vie cet automne, que j’me dis, en sentant Fréderic se coller dans mon dos et mettre son nez dans mon cou.

Ah, en vrai, s’il avait fallu que j’écrive ces lignes un an plus tôt!

C’est une collègue qui m’a présenté Fréderic, cet été. Elle se disait que ce serait un bon match, et elle avait raison. J’ai longtemps hésité à sauter le pas d’avoir officiellement plus d’un homme dans ma vie, mais avec lui c’était tellement naturel. La présence d’un autre ne le dérangeait pas, tant qu’il pouvait aussi garder sa liberté. Il a d’ailleurs bien su composer avec les crises de jalousie d’Albert, un peu moins habitué.

Comme je le trouve aimant et détendu, ce bel homme poivre et sel! J’aimerais avoir sa zénitude et son aura, un jour.

Pour moi, composer avec la jalousie et les craintes d’un autre qui a peur de perdre sa place, ça a été difficile. J’ai joué franc jeu avec Albert dès le départ, mais je crois qu’il ne s’imaginait pas vraiment ce que ça pouvait être. Ou du moins, il voyait les avantages pour lui, mais a sous-estimé les inconvénients d’être à plusieurs en relation.

Au final, Fréderic a été d’une générosité extrême avec lui et je crois que ça l’a détendu, peu à peu. Même que de l’extérieur, j’ai l’impression qu’ils se sont positivement apporté l’un a l’autre. Albert exprime plus aisément son affection, tandis que Fréderic affirme mieux ses limites.

En me levant pour faire couler du café, je les réveille par accident.

C’est donc deux matous affamés qui me suivent à la cuisine, en attente de recevoir à manger. Ils me suivent ensuite sur le divan, pour regarder avec moi l’automne déshabiller les arbres devant ma fenêtre avec mon café, l’un à mes pieds et l’autre ronronnant sur mes genoux.

Je souris, en prenant une gorgée.

Si seulement, que j’me dis.

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