Se redouter

Date : 2 mai 2024
| Chroniqueur.es : Stéphanie Choquette
Catégories :

S’ouvrir à nouveau

Baisser ses gardes

Se conformer à plus intelligible que sois

Croire en profondeur que l’autre n’est pas mal intentionné

Donner, redonner, hypothéquer sa confiance dans l’espoir d’un nouveau départ d’un horizon neuf qui lui, sera sécurisé. Oublier son nom

Mettre en péril son identité

Se cacher se confiner dans les remous de son âme à la recherche de sa faille, à la recherche du sens que l’autre nous donne

L’autre c’est nous

Se blesser sur des portes qui se ferment

Devoir obéir à leur intransigeance pour se retrouver un passage

Un couloir qui mène à un endroit encore plus clos

Ne pas savoir qu’on m’utilise

Croire que je suis appréciée

Croire que plus est, je suis aimée

Je ne suis pas née pour un rien, je suis née pour évoluer

Mais mon évolution est bigarrée

Elle est teintée de ses masochistes qui n’ont pas envie de s’abimer

Alors c’est ton corps qu’ils prennent

C’est ton toi qu’ils habitent

Jusqu’à en disloquer la plus petite parcelle

Jusqu’à avoir utilisé toutes tes ressources mentales et emphatiques

Et quand tu crois qu’ils t’ont tout retiré

Que t’aurais besoin d’un long congé pour te rebâtir une confiance et une estime,

Ils reviennent

Ils n’ont pas terminé

Ou peut-être leur nouvelle perspective de désillusion et de carnage n’est pas encore arrivée à leurs chevilles

Parce que c’est ce qu’ils croient

Ils font déjà un effort de ne pas te broyer complètement

Peut-être pour sauver leur propre peau

Parce qu’allez si loin les incrimineraient de méchanceté humaine

Ah pis hop, nous y voilà, il ne restera finalement rien de ce que tu protégeais avec insistance,

Avec force et majorité

Parce que leur action ne peut s’arrêter que lorsqu’ils retourneront le regard pour se prévaloir d’une nouvelle entité à dérober, à dénuder, à galvauder dans les plus petits méandres

Croire en la poésie humaine

Se targuer de vouloir le bien même dans la bouche du mal

Ne pas déshonorer la bouche qui me contient, qui alimente mon espoir

Je veux être aimée

J’veux qu’on s’attarde à mes droits

Je veux qu’on referme la gueule qui me croque et broie mon âme avec un peu plus de perfidie à chaque mouvement de mâchoire

Je veux finalement qu’on m’oublie afin que je puisse m’échapper

Mais je crois en ce règne

Je crois en cette bonté tournée vers moi

Je crois en l’éludiction, le fait d’être choisie comme garant de ma place dans l’expérience humaine

Je ne me traine pas les pieds

Je cherche, je suis en excavation identitaire depuis la prémisse de mon obéissance à la vie

Au premier respire dans des spasmes de colère et d’angoisse d’être arrivée en terrain hostile,

Froid et glutineux

Froid et méandreux

Froid et sordide

Comme le ton quand tu m’appelles par mon nom et que j’ose encore croire à la vélocité de tes charmes

Au pouvoir que tu me flanques sur les tibias pour m’arrêter d’avancer

Me garder statique dans ta pensée

Te recevoir comme Héro du confin de ton establishment

T’es là

J’suis morte avec le fardeau que tu mets sur mes épaules

Mais je ne veux pas te le montrer

Tu as été clair

Qui d’autre que toi pourrait vouloir de moi

Qui d’autre que toi porterait la charge de me connaitre, de m’entretenir dans ses filets

We are so heavy

On est tellement lourd

T’as pris ta revanche pour me faire comprendre que le coeur lourd n’est pas ta tasse de thé

Laisse-moi être léger et inconsciemment plus violent que ce que je veux m’admettre

Je ne veux pas te voir au travers cette pourriture que je perçois chez toi

Je ne veux pas distinguer tes manques qui me poussent à redéfinir mes limites de conscience

Je voudrais seulement te croire quand tu dis que tu n’es pas méchant

Que tes actions sont louables

Qu’elles sont empreintes de bienveillance jusqu’à ce que tu commences à te sentir écorché

C’est moi qui perds

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