La pandémie du COVID-19 a eu des impacts énormes sur nos vies. En plus des victimes de la maladie et des décès ici comme ailleurs, cette maladie est venue chambouler nos vies, nos croyances et nos habitudes.
Durant cette crise sanitaire, nous avons assisté au meilleur et au pire de l’humanité. Il y a eu des très belles initiatives qui faisaient preuve de débrouillardise, de solidarité et de générosité, mais il y a eu aussi des gestes égoïstes, irresponsables, déplorables qui démontraient les côtés les plus sordides de l’humain, malheureusement.
Tout le monde a dû faire preuve d’ingéniosité et nos gouvernements ont dû faire face à l’inconnu et composer avec plusieurs réalités qui les frappaient de plein fouet. Dans le domaine du travail, nous devons souligner toutes les initiatives visant à mieux supporter les entreprises et les personnes à leur emploi qui ont permis de souffler un peu. De plus, certaines catégories de personnes qui sont souvent exclues des protections sociales ont pu bénéficier de ressources, ce qui est fort louable.
Comment vivrons-nous le lendemain de cette pandémie? Il y aura de la détresse, de la peine, de la frustration car certaines personnes auront possiblement dû fermer leur commerce, leur entreprise ou vivront des moments pénibles. Les travailleuses et les travailleurs écoperont aussi et se remettront avec difficulté des pertes ou des baisses de revenu.
Bien des primes ou des hausses salariales ont été consenties durant cette période, mais qu’en sera-t-il après? Les grandes chaînes de distribution ont augmenté en général de 2$ de l’heure le salaire des gens durant la crise. Pourquoi ces personnes ne seraient plus essentielles et seraient dévalorisées en perdant leur prime après la crise sanitaire? Surtout que les grandes surfaces n’ont pas été affectées de la même manière que d’autres et plusieurs connaissant même une croissance de leurs ventes.
Également, en pleine période de renouvellement des conventions collectives, il sera difficile de revenir en arrière avec l’abolition des primes octroyées pour le personnel en santé. Tout comme pour les personnes préposées qui ont vu leur salaire dépasser la barre du 15 $ dans des résidences privées. La reconnaissance de leur apport essentiel aux soins des personnes âgées ne doit pas se faire uniquement lors d’une pandémie, mais en tout temps. De plus, au lieu des subventions salariales par le gouvernement, ce sont les employeurs, comme par exemple la famille Savoie milliardaire qui possède les résidences Soleil, qui doivent payer davantage les travailleuses et les travailleurs. L’argent des subventions salariales dans le privé serait nécessaire pour réinvestir dans le système de santé public.
Soulignons aussi qu’autant dans les commerces que dans les soins de santé, ce sont les femmes qui assument ces tâches en forte majorité. En plus de d’autres tâches carrément non rémunérées pour prendre soin de leurs proches. Le travail invisible, mais ô combien essentiel doit être rémunéré et valorisé à juste titre. La crise permet de rendre ces tâches plus visibles et cela doit se traduire en salaire digne permettant de se sortir de la pauvreté.
Finalement, comment expliquer cette hausse octroyée par le gouvernement aux personnes préposées et que préconisait la ministre Mme Blais depuis un certain temps, tout en laissant pour compte beaucoup d’autres personnes payées au salaire minimum comme des personnes qui travaillent dans les dépanneurs, des épiceries, des pharmacies, etc. Cela est une question de gros bon sens et d’équité envers toutes les personnes à bas salaires et non de mérite…