Écrit avant même que le NPD n’adopte le slogan «progressiste», un article appelait réalistement à un résultat d’élections reportant au pouvoir un parti libéral minoritaire. Depuis, les provinces aux gouvernements dominés par des intérêts commerciaux mortifères (pétrole, uranium, chantiers de navires de guerre…) pressent Trudeau de continuer ses politiques nuisibles à la planète, selon l’influence corporative documentée par l’ouvrage de Martin Lukacs. Les soussignés veulent plutôt un gouvernement:
1- Moins pétrolier
Au Québec, le demandaient des candidats de valeur éliminés, tels Pierre-Luc Dussault, Daniel Green, Ruth Ellen Brosseau, Éric Ferland, Hugo Latulippe et Nimâ Machouf, cette dernière vaincue par l’ancien chef d’Équiterre Steven Guilbault. Ce nouveau libéral s’est néanmoins OPPOSÉ au projet — suspendu par les tribunaux — de tripler, à un coût de7 à 9 milliards$ la capacité du pipeline TransMountain de transporter le pétrole des sables bitumineux, particulièrement toxique en gaz à effets de serre. En s’y opposant, outre la bénédiction symbolique de Greta Thunberg en tête de trois grands rassemblements écologistes à Montréal, Edmonton et Vancouver en moins d’un mois, le gouvernement Trudeau recevrait l’appui de 32 députés québécois gonflés …à Bloc, de trois députés verts dont la jeune recrue de Frédéricton, de néo-démocrates tels Jagmeet Singh et Alexandre Boulerice et, paradoxalement, de Jody Wilson-Raybould, réélue.
2- Dénucléarisé
De cette autochtone indépendante, ancienne ministre de la Justice libérale, on connaît l’opposition de principe à SNC-Lavalin. On sait moins que cette firme n’a pas seulement «acheté» des despotes étrangers pour ses transactions outre-mer, elle est aussi la compagnie à qui Harper et Trudeau ont confié la gestion du nucléaire civil au pays. Notamment, un controversé projet d’entreposage de déchets nucléaires à Chalk River menace les sources d’eaux potables d’Ottawa et de Montréal. Selon l’expert canadien en non-prolifération nucléaire Tariq Rauf, la seule province productrice et exportatrice d’uranium canadien, la Saskatchewan, fief d’Andrew Scheer, a exporté son uranium, (ir)responsable des bombes nucléaires en Inde et au Pakistan (et peut-être en Corée), en contravention de règlements du Traité de non-prolifération nucléaire (ONU 1970).
3- Pour la paix mondiale
Le nouveau gouvernement élu peut mériter une étiquette internationale progressiste en appuyant l’ONU d’Antonio Guterres, plutôt que l’OTAN pro-bombes nucléaires imposant au Canada un budget militaire extravagant et inutile. La campagne électorale n’a jamais ouvert de discussion démocratique sur ce sujet, vu nos médias acoquinés avec le complexe militaro-industriel: accroissent le déficit canadien de70 milliards$ les seuls navires Irving équipés d’armes guerrières par la filiale canadienne de Lockheed Martin, célèbre pour ses armes nucléaires américaines qui menacent la planète.
TRUDEAU A LE CHOIX d’écouter plutôt la déclaration de la Conférence des Évêques Catholiques Canadiens du 26 septembre et de bâtir une coalition progressiste avec le pape François et la militante féministe Ray Acheson: nous l’enjoignons de ratifier le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires avancé par un Costa Rica sans armée, appuyé en juillet 2017 à l’ONU par les deux tiers des nations du monde. un devoir de citoyen accompli.
Pierre Jasmin, Artiste pour la Paix, Pugwash Canada et Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire
Nancy K. Brown, Mouvement Québécois pour la Paix, Amnistie internationale, LEAP Montréal, Échec à la guerre
Dr Éric Notebaert, Association Québécoise des Médecins pour l’Environnement
Ginette Charbonneau, physicienne, et Lucie Massé Ralliement contre la pollution radioactive
Michel Duguay, phD nuclear physics Yale University, professeur en génie électrique Université Laval
Philippe Giroul, Eau-Secours, co-coordonnateur du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire (2008-2013)
Stone Iwaasa, émissaire du Conseil Traditionnel Mohawk-Kanawakeh