Pendant 16 ans, j’ai crié ce slogan avec un point d’exclamation, mais avec les années ce cri en est un cri d’alarme sur ce droit fondamental pour toutes et pour tous. Au début des années 2000, sans que ce soit facile, l’accès à un logement se faisait avec des propriétaires privés, mais à plus petite échelle.
Pandémie responsable ?
Dans les deux dernières années, les médias posaient la question suivante : le problème de trouver un logement est-il attribué à la COVID-19? J’avais répondu ceci : on va surement trouver un remède pour guérir cette maladie, mais une maladie qui ne se guérit pas est la cupidité et l’appât du gain. Le problème est le marché locatif privé et l’inaction des gouvernements depuis des décennies.
Marché locatif privé
Le marché locatif privé composé de gestions immobilières fixe les règles du Marché en se foutant très souvent de la Loi, on peut penser aux augmentations abusives de loyer et aux rénos-évictions. Lorsque la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, madame Andrée Laforest, affirme qu’il y a très peu de contestation face aux rénos-évictions, c’est comme pour les augmentations : les locataires ne connaissent pas leurs droits et subissent en grande majorité des pressions.
Les gouvernements
Malgré des annonces dans ses budgets, la marchandise n’est pas livrée complètement et le nombre d’unités livrées est nettement insuffisant face à la demande. De plus, le gouvernement Legault a nié pendant 3 ans la crise du logement au Québec, et voilà que le mardi 19 avril, madame Laforest a prononcé le mot en « C » : crise du logement dans certaines villes. Malgré l’effort de certaines municipalités comme Sherbrooke, avec une moyenne de 100 unités de logements sociaux par année et un engagement de 200, rien ne peut se faire sans l’apport financier des gouvernements supérieurs.
Difficultés chez nous
À l’été 2021, des dizaines de ménages locataires se sont retrouvés à la rue avec plusieurs familles avec enfant. Avec un taux d’inoccupation actuelle autour de 0,2%, l’été 2022 s’annonce encore plus désastreux.
Galt Ouest
Ce projet de 116 unités est né en 2019 et sera réalisé en 2023 en sachant que malgré le mauvais état de certains logements, des dizaines de ménages locataires avaient un milieu de vie près des services et depuis, ils paient beaucoup plus cher pour se loger.
Enfin, le projet Équinoxe de 30 unités de logements sociaux dans le quartier Nord à côté du parc St-Charles Garnier a suscité un tollé de protestation. Faisons un peu d’histoire. Il y a quelques années, lors de la fermeture du Relai St-François et de la mise en vente du terrain, une possibilité d’y construire du logement social avait été vite réprimée par le phénomène « pas dans ma cour » présent dans le quartier Nord entre autres. Avant même que le projet ne soit présenté le 12 avril dernier, une pétition circulait en évoquant la conservation du boisé où se construiraient les 30 appartements, mais d’autres boisés ont été sacrifiés comme le Plateau McCrea pour du logement luxueux. Cet argument du boisé cache le phénomène du « pas dans ma cour ». Enfin, devant la désolation d’une citoyenne face aux petits chevreuils qui perdaient leur boisé, la réflexion suivante : « si c’était des itinérant.es qui venaient dans votre cour? » Dans les deux cas, c’est le marché locatif privé qui est responsable de leur itinérance!