Pourquoi on parle d’avortement en contexte de campagne électorale fédérale ?
Il est important de noter que l’avortement était considéré comme un acte criminel jusqu’en 1988. Il a été décriminalisé dans un jugement de la Cour suprême du Canada. Les personnes qui avaient recours à l’avortement et les personnes qui les pratiquaient étaient passibles d’une peine d’emprisonnement.
Le mouvement anti-choix s’est mobilisé dans les 37 dernières années afin de faire reculer le droit à l’avortement durement gagné par le mouvement féministe. Depuis 1988, de nombreux·ses élu·es ont déposé des projets de loi visant à recriminaliser ou restreindre le droit des femmes de choisir. À ce jour, 50 projets de loi ou motions ont été déposés. Heureusement, aucun n’a été adopté.
Mythes et réalités
L’avortement est sécuritaire ? Oui.
Il s’agit d’une intervention médicale sécuritaire, plus sécuritaire qu’une grossesse ou un accouchement. Les complications sont peu fréquentes. En 2011, seulement 2,2 % des avortements ont entraîné des complications, souvent bénignes comme une infection locale.
Est-ce juste les adolescentes irresponsables qui avortent ? Non.
Il n’y a pas de profil type des femmes qui ont recours à l’avortement. Elles sont de tous les âges et de toutes les classes sociales. Au Canada, 40 % d’entre elles ont déjà un ou plusieurs enfants. C’est dans le groupe d’âge de 20-24 ans que l’on retrouve le plus grand nombre d’avortements suivi des femmes âgées entre 25-29 ans. Le nombre plus élevé des avortements entre 20 et 29 ans s’explique par le fait notamment que les femmes sont sexuellement actives dans une période de leur vie où elles sont les plus fertiles alors que l’âge moyen de la première maternité est à 30 ans (ISQ 2017).
Restreindre le droit à l’avortement réduit-il le nombre d’avortements ? Non.
Il est faux de croire que de criminaliser l’avortement ou le restreindre en fait diminuer le nombre. La réalité est tout autre. Les femmes et les personnes enceintes vont jusqu’à mettre leur vie en péril pour interrompre une grossesse non désirée. Criminaliser l’avortement ne le fait pas disparaitre, mais le rend plus dangereux.