Parlons-en du Pacte pour la transition et suscitons l’intérêt à passer de la parole aux actes pour diminuer notre empreinte écologique. Si cela était un projet de société en devenir et qu’il ne manquait que «nous» pour être au rendez-vous, irions-nous le signer?
Selon le site lepacte.ca, en signant le Pacte plus de 250000 Québécoises et Québécois ont demandé aux gouvernements d’adopter des lois et des actions forçant le respect de nos engagements climatiques avec la première exigence politique posée, soit que toutes les décisions gouvernementales passent au crible leurs impacts climatiques.
Plusieurs initiatives s’ajoutent en démontrant une préoccupation claire face aux changements climatiques dont la Planète s’invite au Parlement, en plus des porteurs de la Déclaration d’Urgence Climatique signée par un nombre grandissant de municipalités.
Il va sans rappeler que l’effort individuel n’est pas suffisant et que les politiques gouvernementales sont de grands principes pouvant prendre un certain temps à prendre forme. Disons-le, un petit (grand) coup de pied de l’électorat peut parfois inciter à bouger plus rapidement, par l’effet de la force du nombre quoi!
Peut-on parler de projet de société?
Trop souvent avons-nous mentionné que nous n’avions pas de projet de société. Trop fréquemment avons-nous lancé des pierres avant que celui-ci prenne forme. Trop facilement avons-nous oublié que nous devions, collectivement, y participer minimalement afin que cela fonctionne.
Déjà en novembre dernier, des milliers de personnes se sont déplacées pour le lancement du Pacte pour la transition. L’objectif, toujours en cours, est bien de recueillir 1 million de signatures pour interpeller les décideurs politiques sur la question du réchauffement climatique et passer «de la parole aux actes».
Selon Gustave Le Bon, abordant le désordre comportemental et la psychologie des foules, il nous rappelle que «pour progresser, il ne suffit pas de vouloir agir, il faut d’abord savoir dans quel sens agir».
Bien que l’ampleur du défi va au-delà des individus, cela réquisitionne la participation du gouvernement afin de faire face à l’urgence climatique. En signant pour un effort individuel au minimum on fait sa part, à sa hauteur au niveau du pétrole, de la consommation, de l’alimentation, l’empreinte écologique et de l’engagement citoyen.
Si nous commencions par nous responsabiliser à faire des choix durables dans nos têtes, dans nos cuisines et notre cour, c’est déjà de se rappeler que les effets des changements climatiques, c’est ici que ça se passe et c’est chez nous que ça commence, et que c’est nous qui y contribuons avec la masse de nos choix, par l’effet de la force du nombre quoi!
C’est quoi un projet de société?
Le mot projet est issu du latin projectum – «jeter quelque chose vers l’avant». Ainsi, un projet porte une intention, un but proposé dans ses grandes lignes et défini dans le temps selon des moyens à mettre en œuvre.
Selon la définition de Pierre Tourev (du site toupie.org pour réveiller les consciences citoyennes et politiques endormies), il propose quelques ingrédients essentiels dont une vision cohérente, partielle ou d’ensemble avec de l’organisation et du fonctionnement de la société que l’on a l’intention de mettre en œuvre.
Un projet de société, c’est une alternative à un modèle de société dominant (libéral, mondial, de consommation, individualiste, etc.) avec des principes, des orientations générales soutenu par des valeurs morales (bien ou mal de) ou éthiques (quoi faire pour bien faire). Cela peut se décliner en projet de société égalitaire, d’indépendance, de décroissance, de transition, en programme politique, etc.
L’objectif du Pacte pour la transition est limpide avec 1 million de signatures pour un engagement environnemental comme alternative à une société au modèle de consommation actuel. Ce n’est clairement pas un luxe de revoir notre façon de consommer!
Alors, êtes-vous prêt à participer et signer pour que l’«on se donne rendez-vous, collectivement, en 2020, au Sommet mondial sur le climat, pour mesurer l’impact de nos engagements envers nous-mêmes et les nations.»?
L’utopie de la cachette
Selon Albert Jacquard, spécialiste de génétique des populations, «Sans l’action, l’imagination ne serait qu’un moyen de nous réfugier dans l’irréel». Sortir du «moule actuel» peut-être perçu comme une utopie. Mais il semble que l’utopie est celle qui ne tient pas compte de la réalité, celle de poursuivre dans cet idéal de consommation effréné sans se questionner à quand remonte notre dernière action radicale pour l’environnement?
L’irréalisme serait-il dans le manque de considération que c’est maintenant une question de survie!? Si l’idéal social ou politique ne tient pas compte de la réalité en poursuivant à ce rythme de consommation énergivore et générateur de déchets, comment et quand allons-nous nous en rendre compte?
On n’a pas le contrôle sur le climat bien que celui-ci a un impact majeur sur nos vies (agriculture, transport, etc.). Mais c’est nous, en premier lieu, qui le déréglons à coup de gaz à effet de serre.
L’adhésion au mouvement
Toujours selon M. Tourev, lorsqu’il entre dans sa phase de réalisation, le projet de société se décline en programme de gouvernement et en plan d’action. Déjà notre premier ministre François Legault a réajusté le tir en disant que «L’audace consiste à regarder la réalité en face, à retrousser nos manches (…)».
Peut-être que la vision de Dominic Champagne, initiateur du Pacte pour la transition, est portée par une minorité, espérons que sa vision se répande et que la collectivité y adhère en grand nombre.
«Pour construire un projet de société, n’ayons pas peur d’affirmer nos valeurs et dire que la liberté c’est l’émancipation.» Henri Pena-Ruiz
Plus nous serons nombreux à relayer lepacte.ca et à inviter nos amis, familles et collègues à signer, plus nous affirmerons de manière visible notre intérêt.
Bien sûr, certains diront que c’est le mode de vie nord-américain qui cause cela, faut faire rouler l’économie, c’est dur de changer, etc. Ainsi, on continuerait à se cacher derrière des préceptes outrageux de négligences! Mais au fond, au nom de quoi sommes-nous si incapables de changer nos perceptions?
À suivre dans la prochaine parution: comment repérer les détracteurs et quoi répondre à ceux qui disent: À quoi ça sert?