Située en Finlande, la ville d’Oulu, qui abrite 200 000 habitants, se targue du titre de « capitale mondiale du cyclisme d’hiver ». Et avec raison ! Mais cette renommée ne s’est pas construite du jour au lendemain. Elle découle d’une histoire cycliste vieille de plus d’un siècle.
L’aventure du vélo à Oulu a commencé bien avant que le reste du monde ne s’intéresse au cyclisme hivernal. Les premières pistes cyclables ont vu le jour dans les années 60, et un plan d’urbanisme ambitieux élaboré en 1972 a prévu la création d’un réseau de déplacements actifs distinct. L’hyper centre d’Oulu a même été piétonnisé dès 1986, suite à des débats entamés dès 1967. Mais ce n’est pas tout.
Ce qui rend Oulu unique en son genre sur la scène urbaine, c’est la construction de pas moins de 300 petits tunnels de béton sous la chaussée. Cette ingénieuse initiative permet aux cyclistes d’éviter les véhicules automobiles, garantissant la sécurité des usagers tout en fluidifiant la circulation. Une vraie prouesse d’urbanisme.
Aujourd’hui, la ville peut se vanter de posséder un impressionnant réseau de 875 kilomètres de pistes cyclables. Et ce n’est pas pour rien. Plus de 20 % des trajets quotidiens à Oulu se font à vélo. Mieux encore, même les enfants participent à cette révolution cycliste. À l’école Metsokangas, par exemple, sur les 1 200 élèves, pas moins de 1 000 se rendent à l’école à vélo tout au long de l’hiver, défiant les températures qui descendent parfois en dessous des redoutables -20 °C.
Oulu démontre que le cyclisme urbain en hiver est non seulement possible, mais aussi vivement encouragé. Cette ville finlandaise est une source d’inspiration pour le Québec, un exemple de réussite en matière de mobilité active, même sous des climats rigoureux. Alors, pourquoi pas chez nous ?