Mois de l’histoire des femmes

Date : 26 septembre 2019
| Chroniqueur.es : Sophie Parent
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Bonheur d’occasion
Gabrielle Roy, 1945

Dans ce classique de la littérature québécoise, l’auteure dépeint la vie de Florentine Lacasse, une jeune femme de 19 ans qui travaille comme serveuse pour aider financièrement ses parents, ainsi que de sa famille. Celle-ci rencontre Jean Lévesque, dont elle tombe amoureuse. Ce dernier l’apprécie bien, mais refuse de s’engager plus loin, désirant surtout quitter St-Henri et la misère. Il lui présente son ami, Emmanuel, qui s’éprend tout de suite de Florentine. Elle se retrouve donc prise à choisir entre son désir pour Jean, qui la repousse sans cesse, et la stabilité financière et émotionnelle que lui propose Emmanuel. L’histoire se déroule à Montréal, dans le quartier St-Henri, au lendemain de la Grande Dépression. Le thème principal est celui de la pauvreté, dans l’entre-deux-guerres, qui affecte chacun des personnages, à sa façon. Bien que le récit transpire la misère, l’auteure réussit à y ajouter une pointe d’espoir. Ce premier ouvrage vaut le prix Fémina à son auteure, qui devient la première auteure canadienne à recevoir ce prestigieux prix de la littérature française.

Les fous de Bassan
Anne Hébert, 1982

À la manière d’un roman policier, Anne Hébert imagine la disparition de deux cousines de 15 et 17 ans, dans un petit village protestant anglophone reculé du Québec, un soir d’été 1936. Elle y dépeint leur disparition, racontée cinq fois, toujours par un personnage différent, tous ayant une perception radicalement différente des évènements ayant eu lieu avant, pendant et après que les filles se soient volatilisées. L’intrigue se dénoue à la fin du livre, près de cinquante ans après la disparition des cousines, avec une lettre de leur assassin, confessant leur meurtre. Toutefois, ce n’est pas le mystère de la disparition des filles qui marque le lecteur, mais bien le style de l’auteure, qui donne vie à la ville fantôme de Griffin Greek en bordure de mer, à sa nature et à ses démons. L’année de la parution de son livre, ce roman lui vaut de devenir la deuxième Québécoise, avec Gabrielle Roy, à décrocher le prix Fémina.

Mises au jeu. Les sports féminins à Montréal
Élise Detellier, 2015

Dans un tout autre ordre d’idée, voici un livre présentant l’évolution des sports féminins à Montréal, entre 1919 et 1961. L’auteure, Élise Detellier, historienne et chercheuse à l’Université d’Ottawa, a choisi de dépeindre à travers un portrait sociohistorique des sports à Montréal une série d’athlètes féminines ayant largement influencé sa pratique, comme Myrtle Cook, médaillée olympique à la course à pied, et Cécile Grenier, pionnière dans l’enseignement de l’éducation physique chez les filles. Elle souligne aussi le travail d’institutions telles que la Palestre, pour les franco-catholiques, et le YMCA, pour les anglo-protestantes, à rendre accessible aux Montréalaises la pratique des sports, mal vue par les institutions religieuses. Dans le contexte actuel, il peut paraître invraisemblable que l’on ait pensé que la bicyclette puisse nuire à la vertu ou éloigner les femmes du foyer. Or, l’analyse du discours des médecins, clercs et professeurs d’éducation physique de l’époque permet de mieux comprendre l’une des facettes de la réalité des sportives, au début du 20e siècle. Avec ses photos d’archives à l’appui, cet ouvrage saura plaire aux personnes passionnées d’histoire.

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