Cent jours. C’est long et c’est court : 100 jours. On entend taper du pied quelques impatient(e)s qui auraient cru que « leur problème » aurait été réglé au lendemain de l’élection municipale. Nope !
La vaisselle de la fin de semaine qui traîne su’l comptoir, c’est toujours un peu plus long à laver rendu au lundi. Et ça écoeure un ti-peu. Surtout quand c’est pas « TA » vaisselle. Comme de rentrer dans un nouvel appartement et que l’ancien locataire s’était évaporé en laissant tout son stock à la traîne.
Faut se faire une place. Classer. Prioriser. Sortir les vidanges. Demander un coup de main pour les grosses affaires. Donner au suivant ce qui peut être utile. Parer à l’imprévu. Prendre soin.
« Une ville, c’t’un gros bateau pas facile à r’virer d’bord ». Deux vitesses : trop vite ou trop lent. Certains la préféreraient arrêtée. Dépend quoi. Dépend qui.
Un exemple de ce qui était trop lent
la STS nous a présenté « un réseau structurant de transport en commun 2021-2030 » le 8 février dernier. Celui-ci est en réponse à la « Politique québécoise de mobilité durable » établie en 2018 sous Philippe Couillard. C’est 400 jours en retard : un plan sur 10 ans ne devrait pas être présenté en l’an deux et reposer sur l’étude Origine/Destination d’il y a 10 ans (2012).
On y dépoussière le Plan stratégique de développement 2007-2010 avec les mêmes objectifs : augmenter l’utilisation du transport en commun, du vélo et de la marche. Quand on sait que de 2012 à 2019 (dernière année « normale »), l’utilisation du transport en commun a diminué de 2,5 % alors que le nombre d’heures de service et de kilomètres parcourus ont augmenté de 12 %, on peut douter de l’efficacité de la démarche. Seule véritable innovation : des « lignes express » sur les grandes artères … que les usagers espèrent depuis longtemps.
Trop vite ?
L’adoption du premier budget. Selon certain(e)s, le mois de plus que permet la loi aurait permis aux nouveaux membres du Conseil, comme aux anciens membres, et au public d’approfondir certaines décisions jusqu’au 31 janvier. Il y en a encore qui n’ont pas compris qu’une hausse de taxes de 3 % quand l’inflation est à 4,8 %, c’est en réalité une baisse.
Pour l’immobilisme, certain(e)s auraient préféré que le Conseil actuel, comme l’ancien, recule sur la protection des rives. La première législation provinciale pour la protection de 10 m des rives date de 1987. Le Schéma d’aménagement de la Ville a réduit cette distance à 5 m en 2012-2014. Certain(e)s propriétaires de « petits terrains » auraient voulu 3 m. On reculait peut-être trop facilement en matière d’environnement.
Qu’on le veuille ou non, les projets ne manquent pas à la Ville. Parfois lancés par le nouveau Conseil, parfois par l’ancienne administration comme Entreprendre Sherbrooke, parfois par le provincial comme la Zone innovation ou par des promoteurs privés. Dans tous les cas, il y a des pour et des contres. Il importe de s’y intéresser parce qu’une fois les projets lancés, je le répète, « Une ville, c’t’un gros bateau pas facile à r’virer d’bord ». Encore plus difficile de le faire reculer. Même de 2 mètres. Il convient donc de modérer ses transports.