Dans le dossier d’«Alternatives non-violentes» consacré à la désobéissance civile, Alain Refalo signale l’apparition du terme «désobéissance civile» dans un écrit publié en 1866, dans lequel «Henri David Thoreau explique qu’il ne suffit pas de condamner par la parole les injustices». Vingt ans auparavant, l’écrivain américain a passé une nuit en prison ayant refusé de payer l’impôt pour ne pas cautionner l’esclavage des Noirs et la guerre contre le Mexique.
Le philosophe Jean-Marie Muller précise que «celui qui se soumet à une loi injuste porte une part de la responsabilité de cette injustice.» Que ce soit pour Gandhi, Martin Luther King ou l’Abbé Pierre, c’est la nécessité d’être hors-la-loi pour changer la loi qui les a poussés à une action publique et collective pour «défier l’autorité établie» selon l’expression de la philosophe Hannah Arendt, afin de refuser une violation gouvernementale des droits humains.
«La désobéissance civile est la manière civilisée de désobéir» précise J-M. Muller, signalant que cette action publique vise à mettre en valeur les principes éthiques, pour défendre une cause supérieure aux intérêts personnels. Cette action défiant une loi dangereuse répond à un «état de nécessité».
Avec la loi 106 sur les hydrocarbures, déposée en catimini en plein été et adoptée par le bâillon le 10 décembre 2016, le gouvernement québécois a déroulé le tapis rouge pour l’exploitation des gaz de schiste sur quelque… 12 millions d’acres au Québec! Alors que peu auparavant, ce même gouverne-ment reconnaissait qu’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale de cette industrie «du schisme», il n’a pas tenu compte des résolutions de centaines de municipalités refusant la loi 106, appuyées par une grande majorité d’organismes.
C’est une rupture de contrat; on ne se laissera pas forer! Il en va de notre eau potable et de la qualité de vie pour des générations. Le regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) évoque la résistance pacifique.
Pour organiser une projection-mobilisation du documentaire «20 000 puits sous les terres», contactez-nous! Ça présente les témoignages d’une vingtaine de québécois dont le quotidien a basculé, quand des forages par fracturation du son ont été entrepris à côté de chez eux… sans préavis…
Sylvie Berthaud,
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