À la séance du Conseil municipal du 3 octobre, cette question a été soulevée par un citoyen suite à une déclaration d’une conseillère de Sherbrooke citoyen devant une classe d’étudiant(e)s en politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
Selon ses dires, la question était même plus large : les partis politiques municipaux seraient plus transparents, plus démocratiques et plus près des gens à comparer aux élu(e)s indépendant(e)s.
À sa face même, l’énoncé est faux. Parce qu’il représente une généralisation abusive. Pour pouvoir l’affirmer, il faudrait en faire la démonstration avec des exemples concrets. Partout ! Sinon, ce n’est que l’opinion d’une personne présentée avec sa perspective et ses convictions.
Pour la transparence des partis, il suffit de se rappeler du parti « Équipe Bernard Sévigny — Renouveau sherbrookois » pour le confirmer. Le maire de l’époque avait caché pendant trois mois une lettre de la ministre fédérale des transports qui lui disait clairement « Non ! » à son projet d’aéroport — de même que des dizaines de procès-verbaux de consultations. Mais ce n’était pas que l’apanage du seul parti : des « indépendant(e)s » aussi l’ont fait. Pendant un an pour des documents de Destination Sherbrooke et 22 mois pour la Corporation de développement de l’aéroport (jugé primordial alors pour le développement économique !). Pour ne nommer que ceux-là.
Pour l’aspect démocratique, tous et toutes étant élu(e)s au suffrage universel, ils\elles sont donc légitimement démocratiques. On ne peut pas reprocher aux élu(e)s de vouloir réaliser le programme électoral pour lequel ils\elles ont été élu(e)s. Pour atteindre cet objectif, il est parfois nécessaire de rallier d’autres élu(e)s à sa cause sans que ça devienne un trafic d’influence du genre « Gratte mon dos et je gratterai le tien ». Il n’y a rien de pire que d’être « seul(e) dans l’armée à avoir le pas ». Ça risque moins d’arriver avec un parti puisque, en principe, ce sont des gens qui partagent des valeurs communes. D’ailleurs, à cette même séance, une contre-proposition émise par une indépendante n’a pas reçu d’appuyeur et a donc été rejetée. Je ne crois pas avoir vu ça en 15 ans de politique municipale à Sherbrooke.
Pour la « proximité » avec les gens, c’est une question de personnalité de l’élu(e). Et d’affinités. Avec les citoyen(ne)s individuellement. Et globalement. Certain(e)s élu(e)s acceptent qu’on soit d’un avis contraire, d’autres pas. Certain(e)s vous saluent, d’autres pas. Il en va de même dans toutes les sphères de la société. Certain(e)s l’ont, d’autres pas.
Attaque en meute
Ce même soir, il y a eu d’autres personnes qui sont intervenues spécifiquement contre le parti Sherbrooke citoyen et/ou certains de ses membres élus. À propos de la secrétaire à la participation citoyenne, des logements additionnels et des vignettes de stationnement à 50 $ notamment. Le ton était vindicatif, à la limite du mépris. Et sonnait faux.
J’aurais pu être impressionné si je n’avais pas vu ces mêmes personnes réunies en conciliabule avec des membres de l’opposition les plus antagonistes juste devant l’hôtel de ville, juste avant la séance. Je connais bien toutes ces personnes. Le jupon dépasse : il traine à terre.
Ce n’est pas sans rappeler les attaques en meute qu’on a vu pendant la campagne de 2017. J’étais aux premières loges.
Ce n’est pas sans rappeler l’ordre d’un ancien maire à son chef de cabinet de recruter des gens pour venir « pistonner » en meute une élue au Conseil municipal en décembre 2017. C’est « ce que les dires disent ».
Les dires disent aussi que ça ne marche plus ce genre de tactique. Deux maires l’ont testé.