Vraisemblablement, la campagne électorale devra être déclenchée au plus tard le 29 août 2022, afin de respecter la Loi électorale.
En effet, bien qu’au Québec les dépenses électorales soient surveillées, il n’en est rien des dépenses engagées avant le déclenchement officiel de la campagne — contrairement à l’Ontario, où l’ensemble des dépenses engagées jusqu’à six mois avant la date de scrutin sont comptabilisées. Si cette lacune de la Loi sur les élections est critiquable, il n’en demeure pas moins qu’il s’agît donc du scénario le plus probable, puisque ce serait la situation la plus avantageuse pour la CAQ, le parti sortant. En attendant le déclenchement officiel, nous vous proposons donc de vous faire les dents avec un portrait des candidatures ayant déjà été annoncées à Sherbrooke et dans les environs.
Sherbrooke
À Sherbrooke, la députée sortante Christine Labrie a permis à Québec solidaire de faire une percée importante dans une circonscription auparavant libérale. Députée de proximité, comme en témoigne notre dernière entrevue avec elle, son dernier mandat lui aura permis de travailler sur le comité transpartisan en matière de violence conjugale, ainsi que sur la question du rattrapage salarial des éducatrices en CPE. Elle briguera un second mandat lors des élections de 2022.
Ensuite, la Coalition Avenir Québec n’y va pas de main morte en proposant la candidature de Caroline St-Hilaire, ex-mairesse de Longueuil et analyste politique pour l’émission La Joute à LCN, pour tenter de défaire la députée solidaire. Détentrice d’une formation en administration des affaires, elle possède une expérience en entrepreneuriat, politique et communication médiatique.
Détentrice d’une maîtrise en orientation, c’est avec les couleurs du Parti conservateur du Québec que Zoée St-Amand a décidé de présenter sa candidature dans la circonscription de Sherbrooke. Il s’agit d’un premier saut en politique pour la candidate au sein de la formation d’Éric Duhaime, qui propose jusqu’à présent des baisses d’impôts et de suspendre la taxe sur l’essence.
Comme Sherbrooke a longtemps été un château fort du Parti libéral du Québec, le parti propose la candidature de François Vaes pour succéder à ses prédécesseurs, Luc Fortin et Jean Charest. Le propriétaire du vignoble Bromont et ancien directeur de Transdev-Limocar tente ainsi un premier saut en politique au sein de l’équipe de Dominique Anglade.
Du côté du Parti Québécois, ceux-ci sont allés chercher la candidature de Yves Bérubé-Lauzière, professeur à l’Institut Quantique de l’Université de Sherbrooke. Ingénieur-physicien de formation, l’indépendantiste a aussi enseigné aux départements de génie électrique et informatique de l’université. Il souhaite travailler sur la question du logement durable et de la pénurie de main-d’œuvre. Il ne faut pas oublier que Sherbrooke a aussi déjà été aux mains du Parti Québécois par le passé et qu’il s’agît d’une région très convoitée.
Enfin, le Parti vert tarde à présenter ses candidat·e·s. Ce sera donc à suivre.
Saint-François
Interrogée par la Tribune en juillet dernier, la candidate sortante Geneviève Hébert se disait très fière du travail accompli lors de son premier mandat pour la Coalition Avenir Québec. C’est donc sans surprise que l’on peut s’attendre à ce que la députée caquiste brigue un second mandat !
Dans la circonscription voisine de Sherbrooke, Saint-François, le Parti conservateur du Québec propose la candidature de Dany Bernier, un ex-employé municipal. Ce dernier a aussi une expérience de travail en maison de jeunes, ainsi qu’une implication auprès des aînés. Il nomme s’intéresser à la saine gestion des finances publiques et à la lourdeur de l’état.
Bien connu comme conseiller municipal dans l’arrondissement de Lennoxville, le Parti libéral est allé chercher la candidature de Claude Charron pour Saint-François, sans doute dans l’espoir de défaire la députée caquiste Geneviève Hébert. Habitué de la politique municipale, il fait le saut en politique provinciale pour la première fois dans Saint-François.
Pour le Parti Québécois, on compte sur la candidature de Sylvie Tanguay pour ravir la circonscription de Saint-François. La cheffe infirmière adjointe en pédiatrie au CIUSSS de l’Estrie en est aussi à ses premières armes en politique provinciale.
Bien connu pour son rôle à la direction de la santé publique de l’Estrie, la docteur Mélissa Généreux a choisi de porter les couleurs de Québec Solidaire, afin de tenter d’élargir la mainmise du parti dans la région de l’Estrie. Elle a participé à l’implantation d’un réseau d’éclaireurs en santé mentale en 2021 et a signé plusieurs lettres d’opinion pour une gestion plus cohérente et participative de la pandémie.
Enfin, dans Saint-François aussi, le Parti vert du Québec se fait attendre pour l’annonce d’une candidature.
Richmond, Orford et Mégantic
Ailleurs en région, les partis traditionnels tardent à présenter des candidatures. En rafale, voici donc les candidatures annoncées dans les régions autour de Sherbrooke :
Dans Richmond, les candidatures annoncées sont celles de Philippe Pagé pour Québec Solidaire, puis Marylaine Bélair pour le Parti conservateur du Québec. Il n’y a pour l’instant pas de candidat·e annoncé·e pour le Parti libéral, le Parti Québécois, la Coalition Avenir Québec ou le Parti vert du Québec.
Dans Orford, l’ancienne mairesse Vicki-May Hamm représentera le Parti libéral, tandis que l’avocate et professeure de droit Kenza Sassi portera les couleurs de Québec Solidaire. Là aussi, pas de candidat·e annoncé·e pour le Parti conservateur du Québec, le Parti Québécois ou la Coalition Avenir Québec.
Enfin, dans Mégantic, la seule candidature présentement annoncée est celle de Marilyn Ouellet, co-propriétaire de la ferme du Coq à l’âne et travailleuse au Centre des femmes La Passerelle, qui briguera l’investiture pour Québec Solidaire.
