Comme presque tous les médias occidentaux interchangeables, Radio-Canada véhiculait hier la propagande d’une fiction romancée selon laquelle « l’Ukraine résistait en stoppant l’avancée des blindés et avions russes grâce à un effort héroïque du peuple à qui il fallait envoyer des armes ».
La nouvelle qui a provoqué notre espoir
Répétées en boucle, des images approuvées par le Pentagone1 montraient des adolescents préparant des cocktails molotov, une jeune députée blonde (pas de vieux députés ventripotents svp !) armée d’un fusil et des gamins courant autour de tanks, avec des commentaires affirmant mensongèrement que la Russie avait été stoppée militairement dans sa volonté d’occuper Kiev.
À la lecture de nos articles des derniers jours, nos membres ont plutôt constaté qu’il s’agissait plutôt d’un chantage guerrier malavisé lancé par M. Poutine que nous avons immédiatement condamné, quoique nous ayons vite constaté qu’elle se limitait à des objectifs militaires (avec bavures) afin de contraindre l’Ukraine d’accepter un ultimatum que nos médias ont refusé de mentionner ! ! ! Surréaliste censure provoquant l’ébahissement des speakerines de ce matin confrontées à l’adresse à la nation du président ukrainien, reproduite sans censure, qui déclarait « refuser de se rendre en Biélorussie pour signer un Minsk 3 ». De qu’ossé ?
Puis quelques minutes plus tard, l’ouverture miraculeuse que le président Poutine a accepté de prendre au bond en organisant, à l’aide du président Loukachenko, un sommet qui aura bel et bien lieu en Ukraine, mais à la frontière de la Biélorussie à côté de Tchernobyl (sinistre et macabre allégorie de l’éventuel chantage à l’arme nucléaire brandi plus tard dans la journée par le président Poutine), l’objectif positif demeurant néanmoins que Zelensky signe un engagement à ne pas joindre l’OTAN et à garder l’Ukraine libre et indépendante (voir la déclaration Pugwash pour les modalités possibles2 ).
Les diverses conséquences des guerres
M. Poutine n’est hélas pas le premier homme d’état moderne à croire que la guerre peut amener la paix : c’est le cas de tous les pays membres de l’organisation militariste qui s’appelle l’OTAN, dont on a constaté l’impuissance. Ç’avait pourtant marché pour les Russes en Tchétchénie, sans que les Occidentaux s’objectent à un massacre assimilable à ce qui se passe actuellement au Yémen : pas de pitié pour les petits hommes « bruns » qui, tels les Irakiens agressés en 2003 par Blair et Bush dans une guerre dénoncée par l’ONU et le Canada de Jean Chrétien, avaient subi plus que MILLE FOIS PLUS de morts que la présente occupation militaire russe (selon les chiffres actuels de l’ONU). Qui à part les pacifistes avaient protesté ? Pas grand monde. Il faut dire que les Irakiens, comme plus tard les Syriens, Libyens et Afghans ne possédaient pas de célèbres joueurs de hockey ou de tennis, ni de banquiers oligarques pétroliers, ni de chefs d’orchestres ou de pianistes illustres comme l’humaniste Valéry Guerguiev et Denis Matsuev sur lesquels déchaîner les médias et les réseaux sociaux pour entretenir l’indignation contre la guerre, avec pour carburant la haine de gens célèbres (alors que la détestation de la guerre chez Raymond Lévesque et John Lennon procédait de l’amour).
Radio-Canada « sanctifiait hier la Pologne » pour son accueil généreux de plus de 200 000 réfugiés ukrainiens. Admirable en effet, mais peut-on remarquer, sans nous faire accuser de cynisme, qu’il y a deux mois, ce pays au gouvernement d’extrême-droite était prêt à dépenser 100 millions de $ pour construire un mur à la frontière de la Biélorussie pour empêcher deux ou trois centaines de réfugiés afghans « bruns » d’accéder à leur « blanc » pays ? Pouvons-nous aujourd’hui suggérer que parmi les « blonds » Ukrainiens en exil, la Pologne distingue les centaines (ou même milliers ?) de Nazis fuyant l’invasion russe qui les visait spécifiquement et qu’elle les loge (en les nourrissant convenablement) au Konzentrationslager d’Auschwitz sis à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Cracovie, sur le territoire des localités d’Oswiecim et de Brzezinka ? On les soumettrait à de simples leçons d’histoire pour effacer leurs préjugés d’extrême-droite. Tiens ! Pourquoi le Canada n’y enverrait-il pas la dizaine de camionneurs extrémistes de droite qui ont paralysé Ottawa pendant un mois ?
NB : Nous sommes tous deux grands amateurs des diverses émissions, séries et films montrés à la télévision de Radio-Canada et nous pouvons passer la journée de dimanche à admirer sa radio avec entre autres l’émission de Michel Desautels…