Le projet de déplacer le pont des Grandes-Fourches pour dégager les berges de la Saint-François, avec l’arrivée du nouveau maire, fait présentement l’objet d’une remise en question. Cela amène une belle opportunité afin de faire valoir une correction à ce projet. Le projet déposé au ministère des transports a le défaut, selon nous, de ne pas tenir compte de la haute valeur environnementale que représente l’oasis de tranquillité aux abords de la dernière cascade Hyatt. Ce lieu enclavé par les falaises des deux rives, ainsi que par le mur sonore du ruissellement de l’eau, a un énorme potentiel afin de créer un îlot de repos en plein centre-ville.
Présentement abandonné avec les vestiges d’un lointain passé industriel et dégradé par la présence dérangeante de l’immense structure de la Place des Moulins, ce lieu est une pièce tout aussi centrale que l’embouchure proprement dite de la Magog dans le projet de la réaffectation des berges des rivières Magog et Saint-François. Cet ancien lieu de portage que les Abénakis appelaient Ktinékétolékouac peut encore jouer un rôle central dans la circulation des personnes qui désirent remonter la rivière Magog. Ce lieu a tout le potentiel pour devenir un endroit exceptionnel, à condition de bien le mettre en valeur.
Nous aimerions que vous étudiez une proposition alternative qui, en plus d’éviter la démolition et la reconstruction de plusieurs ouvrages encore en bon état, permettra de préserver l’ambiance spéciale de l’oasis de la dernière cascade, et favorisera le transport actif en faisant connecter la rue Frontenac à une future passerelle qui lierait le centre-ville au réseau cyclable des Grandes Fourches (Route Verte) de l’autre côté de la rivière Saint-François.
En déplaçant le pont juste un peu plus bas, en le ramenant à côté du pont de train, le dégagement de la ligne de l’embouchure est assez important pour y réaménager un accès aux rives. Et, ainsi, en ne traversant pas de l’autre côté du chemin de fer, la circulation automobile se fera plus discrète pour ceux et celles se recueillant près des cascades.
Une des raisons pour lesquelles l’administration Sévigny n’osait pas envisager un tel scénario, c’est qu’il est pratiquement impossible de garder un lien routier avec la rue Frontenac. Or, le centre-ville a besoin de meilleurs accès pour le transport actif, spécialement avec cyclistes roulant sur la route Verte de l’autre côté de la Saint-François, ainsi que les piétons marchant le long du parc Saint-François. Une passerelle liant le parc Saint-François au centre-ville aurait besoin d’un point d’entrée important. En sacrifiant le lien routier avec la 143 depuis la Frontenac, celle-ci devient disponible à recevoir toute cette circulation active en provenance de l’Est. Connecté au stationnement de la Grenouillère, celui-ci pourrait très bien servir de grand stationnement pour les vélos.
Avec ce tracé, la circulation de transit qui traverse le centre-ville évite d’être obstrué par la circulation des trains. Car à la sortie du pont, ce tracé conserve le viaduc actuel qui permet traverser par-dessus la voie ferrée. Une voie de sortie peut également être aménagée avec un passage à niveau pour les automobilistes désirant rejoindre le stationnement Webster. Cette sortie pourrait même permettre un accès à la rue Webster, et, à partir de là, à la rue Wellington Nord.
Nous aimerions donc que vous évaluiez la richesse environnementale de la dernière cascade, en terme de richesse dans l’amélioration du milieu de vie au centre-ville, et de l’amélioration de la relation que les gens de la ville entretiennent avec leur rivière. Nous aimerions que réussissiez à mettre une valeur sur la fragilité de ce caractère sensible que nous retrouvons dans l’ambiance de l’oasis la dernière cascade. Soit par des exemples de revitalisation de berges dans d’autres ville du monde. Soit par une étude du potentiel du site. Soit par la mise en valeur de la flore et de la faune que nous retrouvons à cet endroit et du rôle que cela peut jouer dans l’appréciation des gens de la ville pour la préservation de la Nature.
Nous aimerions que vous mettiez également en valeur le côté écologique de maintenir l’utilisation d’infrastructure encore saine. Par exemple par un calcul des gaz à effet de serre que peut représenter la démolition et la reconstruction d’infrastructure, entre le projet présentement à l’étude au ministère des transports versus la proposition du pont Ktinékétolékouac.
Nous aimerions aussi que vous mettiez en valeur cette opportunité de remplacer l’accès routier au centre-ville de la rue Frontenac par un accès cyclable et piétonnier avec la construction d’une passerelle qui connecterait avec la rue Frontenac.