Une critique, sans trop divulgâcher.
L’islamisme radical.
Il est parfois difficile de s’enquérir d’un sujet, tant usité, tout en y apportant un vent nouveau, un traitement efficace et une vision unique, ou plutôt, deux visions, vu qu’il s’agit des immenses réalisateurs belges que sont les frères Dardenne.
Nous avons pu avoir, le très intéressant, Le Ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar. Le fascinant, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako. L’efficace, L’Adieu à la nuit d’André Téchiné et j’en passe.
Dans un cinéma qui n’a jamais galvaudé la texture sociale, les frères Dardenne (L’enfant, Deux jours, une nuit, Le Silence de Lorna, Le Fils, Le Gamin au vélo, etc.) nous donnent une fois de plus, à travers le récit du jeune Ahmed, un cinéma naturaliste, un traitement minutieux d’un sujet compliqué sans jamais tomber dans les dérives du stéréotype, et tout cela, teinté d’une puissante mise en scène.
Le jeune Ahmed révèle, non pas uniquement, une vision communautaire, religieuse, etc., mais une fantasmagorie générale, de croire que la culture, la religion, le mode de vie peuvent disparaître à cause de l’autre.
Le film des frères Dardenne ne juge pas, mais expose et oppose les psychoses de certains, au détriment des premières victimes de l’intégrisme : les musulmans.
Le film a trouvé sa perle avec Idir Ben Addi, qui interprète Ahmed, un jeune adolescent poussé à l’effroyable, au détriment de sa professeure Inès (Myriem Akkhediou), et dont l’identité se conforme à l’idéologie extrémiste d’un imam manipulateur (Othmane Moumen).
Ce film puissant sort demain, vendredi 10 juillet, dans les salles de La Maison du Cinéma.