La télé dans le fossé

Date : 4 septembre 2017
| Chroniqueur.es : Jean-Benoît Baron
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Il faut remonter au tout début des années 50 pour voir la télévision faire son entrée dans nos foyers au Québec et ailleurs au Canada. Le réseau de télévision se développe petit à petit, à mesure que des stations de télévision ouvrent leurs portes dans les différentes villes, notamment à Sherbrooke en 1956. Depuis, la télé a fait bien du chemin.

À l’ère numérique que nous sommes, nous ne consommons plus la télévision comme nous le faisions à l’époque. D’ailleurs, selon une étude parue en 2014, les jeunes hommes québécois de 18 à 25 ans ont complètement délaissé la télévision québécoise; les jeunes femmes y prêtent à peine plus d’attention. Sans le blâmer, l’internet y est pour beaucoup évidemment. Avec les web-séries, la diffusion en continu, la gratuité et son côté plus audacieux, le web a tendance à gagner du terrain face à la télévision traditionnelle. Le Québec n’échappe pas à cette mode. Non seulement notre télé doit concilier sa productivité avec le web, mais elle doit également faire face aux nombreuses menaces de coupures de la part de nos gouvernements.

Tout récemment, l’équipe de la populaire série québécoise Les pêcheurs invitait les médias pour une visite de plateau. Entrée Libre a eu la chance de s’entretenir sur le sujet de l’avenir de notre télé avec deux comédiennes de l’équipe: Julie Beauchemin et Christine Beaulieu. Les deux artistes, qui côtoient ce milieu depuis quelques années, connaissent bien la réalité de notre télévision québécoise. Selon Julie Beauchemin, il y a réellement un vent de changement qui se fait sentir avec la présence influente du web.

«La télé devient de plus en plus du web. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui va tout être à recréer vraiment,» souligne la comédienne. Elle ajoute: «La génération en ce moment, écoutent tout sur leur téléphone, leur tablette, leur écran d’ordi.»

C’est sous un regard plus positif que Christine Beaulieu voit l’avenir de notre télé.

«J’ai l’impression qu’au Québec on a tellement des bons réalisateurs, des bons scénarios, des bons acteurs, tant de talent, ça ne se peut pas que ça s’effondre. J’ai l’impression qu’on est un milieu qui ne se laissera jamais abattre.»

Que ce soit au cinéma ou à la télévision, notre offre culturelle dépend en grande majorité des subventions de nos gouvernements. C’est un modèle totalement différent que ce qui se produit chez nos voisins du sud, qui eux profitent d’investisseurs privés. Des propos que partage également Julie Beauchemin.

«On dépend beaucoup des subventions, de l’aide, c’est clair, puis quand ton gouvernement croit en la culture, ça paraît dans les sous qui sont investis là-dedans,» mentionne l’actrice originaire de Sherbrooke.

Avec les prochaines élections québécoises de 2018, qu’auront à dire nos dirigeants au sujet de l’avenir de notre télévision? Espérons que le sujet sera mis de l’avant, pour nous sortir du clos.

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