La ligne de parti au municipal : Le cas de Sherbrooke

Date : 11 février 2025
| Chroniqueur.es : Denis Pellerin
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À Sherbrooke, les débats municipaux sont souvent animés, et les décisions du conseil municipal ne font pas toujours l’unanimité. À l’hôtel de ville, les votes des élus révèlent des dynamiques qui, bien que non officielles, s’apparentent parfois à une forme de ligne de parti. Ce texte examine les tendances de vote des membres du conseil au fil des dernières administrations et met en lumière l’évolution des oppositions et alliances.

Qu’en est-il de Sherbrooke citoyen

Jusqu’en novembre dernier (donc trois ans), des membres de SC ont voté contre 52 résolutions (ou inscrit leur dissidence, ce qui est la même chose), seul·es ou avec d’autres.

Les trois élues de SC qui ne sont pas sur l’Exécutif, Catherine Boileau, Geneviève La Roche et Joanie Bellerose se sont opposées le plus souvent avec respectivement 14, 15 et 18 fois en trois ans. Si on extrapole sur quatre ans, on arrive à 20, 20 et 24.

Et de l’opposition

De même, en extrapolant pour les indépendant·es on obtient : Berthold (65), Denault (88), Charron (95), Lefèvre (96), Godbout (129), Gingues (185), Robichaud (257) et Dauphinais (290). C’est beaucoup de chiffres, mais ça permet de voir que des membres plutôt inactifs dans les mandats précédents (ceux en gras) s’opposent jusqu’à 13 fois plus. J’y vois une ligne de parti de l’opposition, rien d’autre. S’opposer pour s’opposer.

Sous Steve Lussier

Quand on compare SC au mandat précédent, si on considère que le parti « fantôme » du maire Lussier comprenait Bergeron (2), Berthold (5), Demers (5), L’Espérance (6), Charron (9), Lachance (11), Boutin (17) et Denault (21), tous à moins de 21 contestations : un parti majoritaire. Ça explique bien des choses.

Godbout (33) et Gingues (36) n’étaient pas loin derrière. Beaudin était à 111, ce qui était considéré comme « beaucoup » voire « trop » selon certains.

Et sous Bernard Sévigny

Dans le deuxième et dernier mandat, Nicole A.-Gagnon (0), Bruno Vachon (0), Serge Paquin (0), Louisda Brochu (2), Rémi Demers* (2), Diane Délisle (4), Robert Pouliot (4), Vincent Boutin (5), Danielle Berthold (7), Christine Ouellet (7), Chantal L’Espérance* (8), Julien Lachance* (13) et David Price* (16) étaient tous sous les 16 contestations. Les noms marqués d’un « * » n’étaient pas membres du Renouveau sherbrookois. En théorie.

Dans le mandat précédent, tous les membres du Conseil étaient sous les 23 contestations à part Jean-François Rouleau qui était à 41, mais dont plus de la moitié étaient uniquement contre la place Nikitotek. Dauphinais était à 74.

Deux membres quittent le parti SC

N’étant pas membre du parti, le départ de Joanie et Geneviève me laisse un peu indifférent. Je les ai vues travailler fort, avancer des idées difficiles à réaliser, « le vent dans ‘face » souvent et sans jamais lâcher. Malgré l’opposition.

Elles ont quitté le parti dans le respect. Je ne vois pas pourquoi elles en feraient moins pour servir la Ville à titre d’indépendantes. Ce n’est pas leur style.

En conclusion

On voit qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un parti politique officiel pour avoir une ligne de parti : un·e indépendant·e qui, en l’absence de parti, passe de deux ou trois contestations par année à plus de 30, répond à une ligne de parti. Sauf qu’on en ignore le chef.

 

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