En 2012-2013, les chantiers Tags & graffitis ont accueilli quatorze adolescents, leur permettant ainsi de faire réparation à la communauté. Ces chantiers ont été mis sur pied pour ceux et celles ayant commis des méfaits de tags endommageant des bâtiments. Maintenant, le programme est beaucoup plus large. Des jeunes ayant commis des délits ou n’ayant pas payé leurs contraventions seront jumelés pour leurs intérêts ou leurs difficultés à des organismes pour se « racheter ».
L’organisme de justice alternative Le Pont tient un rôle actif dans le rôle du Comité Tags & Graffitis, issu d’un partenariat avec la Ville de Sherbrooke. Le Pont intervient auprès des 12-17 ans dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA) et du code de procédure pénale (CPP). Selon le cas, les jeunes répareront leur délit soit par des travaux communautaires, du bénévolat ou des travaux compensatoires.
Chaque chantier représente une quinzaine d’heures de travail par participant. Appelés à préparer le matériel et à mettre la main… au rouleau, au retour, ils nettoient et rangent le matériel comme tout bon « employé ».
« C’est beaucoup d’apprentissage ! Oui, le côté technique de comment tenir un pinceau, mais aussi au niveau des habiletés sociales » mentionne Mme Myriam Lamoureux, intervenante aguerrie de l’organisme. Les jeunes passent toute la journée ensemble et il arrive qu’elle doive rappeler les règles de politesse. On n’interagit pas de la même manière avec une intervenante qu’avec ses « chums de chantier ». Bien que dans les deux cas, le respect soit requis.
« On apprend à se parler comme il faut et à prendre conscience de l’autre. Si quelqu’un n’est pas capable, pas besoin de rire de lui… Sinon, va lui montrer, si toi tu es capable de le faire » souligne-t-elle au passage. De petites paroles qui deviennent de bien grands gestes.
De mai à octobre, neuf surfaces temporaires sont repeintes trois fois. Eh oui ! le béton est plus réceptif à la peinture pendant la belle saison ! Il y a trois surfaces permanentes attribuées pour une durée de cinq ans. Ces surfaces autorisées permettent l’expression d’un art urbain longtemps perçu comme indésirable. Il faut dire qu’une personne-ressource est disponible sur le terrain pour promouvoir les endroits légaux et autorisés pour s’adonner au graffiti. En ce qui concerne les surfaces permanentes, les graffiteurs doivent présenter leur croquis pour obtenir l’autorisation de la Ville et réaliser une œuvre en toute légalité.
Rappelons que les actions du Pont s’inscrivent dans plusieurs volets, dont la médiation citoyenne auprès de la population estrienne. L’organisme considère que les gens concernés doivent participer activement au processus de règlement en respectant les droits de chacun même s’il est question d’infractions, de litiges et de conflits. Dans l’optique de la réparation des torts et de l’éducation des personnes, cela prend tout son sens.
Si ça vous intéresse, le Jam Tag, une activité ouverte au grand public, se tiendra sur la rue Frontenac le 3 août prochain.