La culture à Sherbrooke

Date : 7 avril 2025
| Chroniqueur.es : Denis Pellerin
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Crédit image : Ville de Sherbrooke - En octobre 2024, le conseil municipal de Sherbrooke rejette la transformation de l’église Sainte-Famille en bibliothèque pour Fleurimont.

À Sherbrooke, certains considèrent la culture comme une dépense. Voire un luxe. Ça explique la réticence à investir dans des infrastructures culturelles, comme une bibliothèque, d’autant plus que celles-ci commandent des dépenses : du personnel, des livres, des jeux, des disques compacts, des ordinateurs.

C’est pourtant un élément essentiel à l’apprentissage chez les jeunes. Et au maintien des facultés cognitives chez les autres. Un troisième lieu où vivre. Après la maison, après le travail ou l’école.

On sait depuis longtemps que la Ville de Sherbrooke fait piètre figure par apport au développement de ses bibliothèques : on en parlait déjà il y a 15 ans. Selon les rapports financiers, Sherbrooke dépense autour de 30 $ par habitant pour ses bibliothèques alors que toutes les villes comparables se situent entre 37 et 62 $ (Magog est à 62 $).

On corrige le tir

C’est important parce que c’est la lecture qui mène à la culture. À l’apprécier.

On tente d’enlever les irritants pour attirer les clients : les frais de retard ont été abolis, les heures d’ouverture ont été prolongées et du personnel supplémentaire a été embauché en 2022. Un  « Plan de développement des bibliothèques 2023-2033 » a été produit et des fonds ont été réservés pour réaliser celui-ci.

Selon les rapports financiers (où « loisirs et culture » sont souvent traités ensemble), les dépenses pour les activités culturelles ont augmenté de 42 % entre 2021 et 2023 (les bibliothèques, de 25 %). Pas mal. Quand on compare aux activités récréatives (piscines, patinoires, parc, etc.) qui ont augmenté de 17 % en deux ans.

Tout un réseau culturel

Autour de la Ville, tout un réseau d’organismes publics, privés ou sans but lucratif et de professionnels participent à la production culturelle. Des centaines. Essentiels. Des artisans et des artistes des arts visuels, des arts de la scène, de la littérature ou des métiers d’art produisent leurs œuvres. Se produisent. S’exposent. Parfois dans les bibliothèques.

L’éléphant dans la pièce

C’est la lecture qui mène à la culture. Et la lecture passe beaucoup par les bibliothèques. Pour rappel, on a récemment échappé une belle occasion d’en ajouter une dans le seul arrondissement qui n’en a pas.

Une belle occasion de sauvegarder un bel immeuble par la même occasion. Un beau  « troisième lieu » pour  « oser l’Est ».

« Trop proche de l’autre. »  « Trop chère. » « Trop dispendieuse. » Et blablabla. En laissant une subvention de 14 millions de dollars sur la table.

« Si j’ai bien compris, vous êtes en train de me dire: à la prochaine fois. »

La dernière fois qu’on a entendu ça, on l’attend toujours, cette  « prochaine fois ».

P.S. Annie Godbout ne se représentera pas en novembre 2025

Celle-ci a annoncé sur sa page Facebook qu’elle ne reviendrait pas aux prochaines élections municipales. Ni comme conseillère ni à la mairie.

Dans une vidéo d’une minute et quinze secondes, elle ne donne pas les raisons qui expliqueraient sa décision. Pas de bilan non plus de ses douze années. Ni ses intentions pour le futur.

Peut-être la verra-t-on comme candidate à un autre palier de gouvernement.

Ce serait particulier qu’Annie Godbout et Évelyne Beaudin (dont on ignore aussi les intentions) s’affrontent dans une élection. Et qu’elles débattent ensemble. Héhé ! 

 

 

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