FESTIVAL EMERGENCE

Date : 17 avril 2021
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Vues sur le… Festival Émergence, partie 2.

Alors que le festival bat son plein, les deux derniers jours offrent de beaux événements notamment avec un speedmeeting sur Zoom, aujourd’hui à 20h et le Gala Émergence avec la présence de Noëm qui fera un show musical, demain.

Cette fois-ci, c’est à la cofondatrice du festival, Camille Felton, actrice et réalisatrice, qui se prête aux questions pour Entrée Libre. Elle nous parle des prémisses, mais également de la création du Festival Émergence :

Souley Keïta : Le cinéma crée un dialogue, le festival en devient ses premiers mots. Était-ce important de mettre des mots sur les difficultés et de dire qu’il était inéluctable de faire émerger un festival pour les jeunes?

Camille Felton : C’était un but, car il est très difficile d’être pris au sérieux. Il était également important de permettre aux jeunes d’accéder à des subventions plus tard et d’avoir une certaine crédibilité dans leur CV. On pense que tout part de cette période où, en tant que jeune, il y a les idées les plus folles, les idées les plus créatives avec cette pulsion de pouvoir, et de vouloir changer le monde avec des idées. Cela est un moment charnière où nous devons embrasser toutes nos idées créatives et le Festival Émergence permet à ces idées d’avoir une visibilité. C’est pour cette raison que ce festival existe. 

Souley Keïta : On parle beaucoup du manque de visibilité des œuvres des jeunes cinéastes, à qui l’on accorde peu de confiance. Qu’en est-il de la volonté de créer un festival, quelles embûches avez-vous rencontrées?

Camille Felton : Premièrement, au Québec, il y a beaucoup de festivals de courts métrages pour les jeunes, le problème est que ce sont souvent des festivals pour les étudiants. Cela prend une preuve d’études et malheureusement cela ne met pas en lumière le côté professionnel du jeune réalisateur, qui ne sera pas pris au sérieux. Pour nous, il était important de montrer le contraire. En créant ce festival, il y a eu forcément des embûches, car nous n’avons pas l’expérience de grands réalisateurs qui peuvent avoir des facilités au niveau des contacts. Au début, nous n’étions que deux avec Zoé (Duval), nous nous sommes battus pour ce projet avec l’énorme travail que cela implique, mais également le temps qu’on accorde à mettre en place un festival. Cela fait 3 ans que nous travaillons sur le festival, donc nous avons un peu plus d’expérience, nous avons dû bâtir une équipe, avoir des personnes qui s’occupent de tel ou tel département. Plus il y a de choses à faire, plus il y a de choses à penser. Le festival devient de plus en plus professionnel en même temps que nous le devenons. Ceci est une belle comparaison de nous voir évoluer en même temps que le festival, car il nous représente dans notre progression professionnelle. Si quelqu’un a la volonté et le désir de lancer un projet avec de bonnes intentions, c’est faisable. L’aventure n’est pas facile, mais cela se peut avec de l’acharnement et avec la volonté de ne pas baisser les bras dès les premiers obstacles. Nous avons voulu avoir accès à des subventions dont les réponses furent négatives, mais finalement nous avons poussé et cela commence à se débloquer.

Souley Keïta : Vous avez été reconnu par le Festival de Cannes notamment en étant convié à participer à différentes discussions. Comment appréhende-t-on cela pour un jeune festival, est-ce que cela donne des ailes ?

Camille Felton : Oui c’est certain! En plus cela donne la conviction de dire que nous ne travaillons pas pour rien. Les premiers mois ont été tellement durs à se faire connaître et à être pris au sérieux par l’industrie, alors de savoir que notre festival représente le Canada au Marché du film à Cannes est un pas de géant. Pour Zoé et moi, le Festival de Cannes est notre événement préféré donc ce fut un rêve d’y être conviés. On a bénéficié de tout ce qu’offre cette célébration, nous avons pu rencontrer des gens à l’international. Nous faisons affaire, aujourd’hui avec un autre festival au Royaume-Uni. Nous savons que nous pouvons nous rendre loin avec ce festival et que nous ne sommes pas les seuls à vouloir se battre pour que la jeunesse soit prise au sérieux.

Profitez de la suite des événements à suivre aujourd’hui et  demain avec le Gala Émergence sur la page Facebook du festival.

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