Comme d’autres médias, vendredi le 4 juin dernier, nous fûmes invités, moi et mon appareil photo, à la conférence de presse que tenait la Maison des jeunes le Spot pour l’inauguration du projet «le graff». Ce projet a pour but d’offrir un lieu privilégié aux jeunes de tous âges pour s’adonner à l’art du graffiti au parc Dufresne.
On nous faisait part durant cette conférence de presse qu’il n’y a pas assez d’espaces légaux pour permettre à ces artistes de pratiquer leur passion, de s’extérioriser, de manifester leurs idées, de représenter leur monde et de s’épanouir par leur art. «Les adolescentes et adolescents ont besoin de sentir qu’ils ont leur place dans la société québécoise et le graffiti est un moyen pour eux de revendiquer cette place. C’est pourquoi l’art du graffiti est devenu si répandu», nous explique monsieur Christian Bibeau, coordonnateur du Spot jeunesse de Sherbrooke.
C’est non seulement pour ces raisons que la maison des jeunes le Spot a mis en place ce projet, mais aussi pour sensibiliser les jeunes et moins jeunes aux valeurs de coopération et de respect du bien d’autrui. Notons que chaque année, un peu plus de 55 000 $ sont déboursés pour enlever les graffitis sur les propriétés municipales de Sherbrooke.
Un projet, trois volets
Cette initiative se déroule en trois phases. Premièrement, la réalisation d’une murale dans la maison des jeunes et l’expérimentation des médiums artistiques avec la supervision d’un spécialiste du graffiti. Deuxièmement, la mise en place de l’espace «Le Graff», ce lieu légal où la population peut s’adonner à l’art du graffiti sur des panneaux aménagés à cet effet dans l’ancien parc canin au parc Dut resne. Finalement, repeindre le tunnel qui lie le parc Camirand au parc Dufresne.
Revendication artistique
Le projet tend aussi à lutter contre une image souvent négative reliée au graffiti. !l faut savoir que le graffiti est un moyen de communiquer : il doit être reconnu comme un art urbain et un droit d’expression. «Le Graff» représente cette image en mettant de l’avant le caractère artistique et en soulignant les acquis que les artistes du graffiti recherchent dans cette pratique. Cet espace libre leur permet de s’améliorer dans cette passion, de développer leur créativité et par conséquent leur confiance en soi.
Multiplier les espaces
Les responsables du projet soulignaient l’importance de multiplier, dans un avenir rapproché, les espaces similaires où la population pourra pratiquer son art de manière légale. Ainsi, durant la conférence de presse, monsieur Serge Paquin, président du conseil exécutif de la ville de Sherbrooke, annonçait qu’il discuterait avec les différents conseils d’arrondissement afin de promouvoir l’idée d’aménager des espaces pour l’art du graffiti dans d’autres secteurs de la ville.