Alors que nous écrivons ces lignes, nous venons tout juste d’apprendre le féminicide d’une 24e femme. En mai 2024, il y avait déjà plus de féminicides conjugaux que le nombre total pour l’année 2023. Sans compter les centaines de femmes qui sont hospitalisées, victime de tentative de féminicides. Il reste encore plusieurs jours avant janvier. Nos saisons se font de plus en plus sombres.
Le climat social est vraiment toxique en ce moment : discours masculiniste décomplexé, ultra misogyne et violent, réclamant le retour à la soumission des femmes, le retrait du droit à l’avortement et même le retrait du droit de vote aux femmes. Ça a été très médiatisé aux États-Unis pendant la dernière campagne électorale, mais cela se passe aussi chez nous, sur notre territoire. Les femmes doivent encore une fois se battre pour leurs droits fondamentaux et sont victimes, comme depuis des dizaines-vingtaines-centaines-milliers d’années, d’actes de violence simplement parce qu’elles sont des femmes : agressions verbales dans les lieux publics, harcèlement de rue, agressions sexuelles, enlèvements, menaces, coups et blessures, et, dans 24 cas, la mort, avec tout ce qu’elle a de définitif.
Pourtant, en avril dernier, Statistiques Canada démontrait qu’en l’espace d’une journée au pays, 705 femmes ont été refusées dans les ressources d’aide. Plus près de nous, l’organisme La Méridienne à Weedon, a refusé plus de 200 demandes d’aide en 2023-2024 parce que toutes les ressources sont à pleine capacité ou dépassent déjà celle-ci. Les femmes sont placées sur des listes d’attente. Les organismes font tellement avec peu. C’est le système qui est brisé. Ce sont les choix politiques qui ont des impacts concrets dans la vie des femmes.
C’est difficile de quitter un partenaire violent.
Ça prend du courage.
À n’importe quel âge, dans n’importe quelle région, de n’importe quelle manière.
Ça te fait quoi, toi ?
IL Y A 35 ANS, POLYTECHNIQUE…
Ça aura pris 30 ans pour nommer adéquatement cet évènement : attentat antiféministe survenu à l’école Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Un homme est entré et a assassiné 14 femmes et a fait autant de blessé-es parce qu’il haïssait les féministes. Le savais-tu ?
Nous allons honorer ces mémoires et celles des victimes de féminicides en 2024 le vendredi 6 décembre à 18h00 devant l’Hôtel de ville de Sherbrooke, notamment pour dénoncer la banalisation des violences envers les femmes et la glorification des discours masculinistes, antiféministes, antichoix, misogynes.
Nous nous rassemblerons pour marquer l’existence de ces femmes et pour affirmer haut et fort que cette situation doit cesser et que nous sommes prêtes à nous mobiliser pour les sortir de l’invisibilité. Parce que nous méritons mieux. Parce qu’ensemble nous sommes fortes. Et parce que c’est un droit, et pas un privilège, que de vivre sans peur.
Pour toutes les femmes violentées à cause de la couleur de leur peau, de leur accent ou de leur lieu d’origine ;
Pour toutes les femmes menacées pendant qu’elles exercent leur emploi ;
Pour toutes les femmes victimes de violence conjugale ou familiale ;
Pour toutes les femmes discriminées à cause de leur orientation sexuelle ou de genre ;
Pour toutes les femmes qui craignent de marcher dans la rue ;
Pour toutes celles qui sont prises chez elle par manque d’accessibilité des ressources ou du transport ;
Pour toutes celles incarcérées au Leclerc depuis 2016 dans des conditions inhumaines ;
Pour toi
Besoin d’aide ? S.O.S. violence conjugale : 1-800-363-9010 (dispo 24/7)
Même si certaines ressources peuvent être pleines, toutes les femmes obtiennent de l’aide. Appelle !