Il y a lieu de se révolter contre l’ultime terreur de l’Histoire : la destruction totale et finale de la vie dans le Cosmos.
La force de dissuasion que constituent les arsenaux nucléaires représente la violation la plus absurde et inédite de la sensibilité des Sapiens(nes), de leur intelligence et de leur liberté. Cette pression mine, un peu comme les changements climatiques, et rend malheureux. Beaucoup en appellent à mettre volontairement un terme à toutes ces absurdités. Les pilules et les drogues de toutes sortes calment, mais leurrent également sur une saine perception de la réalité et du sentiment de l’existence. Pour s’en sortir, les Sapiens(nes) pratiquent finalement, par la force des choses, naturellement et spontanément, un évitement comportemental sublime. Cette conduite est psychologiquement salvatrice. Elle permet de se soustraire heureusement au stress dément de l’apocalypse nucléaire, à la folie elle-même. Et puisqu’elle est cognitive, cette dérobade consiste à tout simplement éviter de penser à la catastrophe ultime de la fin de l’Histoire. Les Sapiens(nes) s’épargnent ainsi d’une dégradation majeure de leur santé. D’un point de vue nihiliste, ce subterfuge est presque heureux. Mais l’existentialisme s’objecte à cette vie dans l’illusion. Le courage d’être prend ici une signification raisonnante : être malgré tout.