Comme vous le savez, les élections municipales approchent. Quel beau moment pour se permettre de rêver ! Pour se permettre de réfléchir aux possibilités engendrées par ces élections.
Dans cette optique, les groupes d’action communautaire autonome (ACA) ont un souhait bien particulier à demander aux différentes municipalités de notre belle région estrienne. Nous rêvons que chaque municipalité se dote d’une politique de l’ACA. Une politique qui reconnaîtrait le rôle majeur des 250 organismes d’ACA répartis sur notre territoire et leur immense contribution à l’épanouissement et à l’amélioration de la qualité de vie des citoyen·ne·s. Une politique qui officialiserait les diverses formes de soutien que les villes peuvent offrir aux organismes pour en faire de véritables partenaires.
Car ce n’est pas d’hier que le milieu communautaire et municipal collaborent et se soutiennent de façon complémentaire. Les villes recourent aux savoir-faire des organismes et bénéficient de leur grand sens de l’initiative. Que seraient les villes sans les soupes populaires qui viennent briser l’isolement tout en jouant un rôle préventif à l’égard des problèmes de santé, et de la détresse psychologique? Que seraient les villes sans les maisons de jeunes qui aident les jeunes vivant différentes problématiques à devenir des citoyen·ne·s critiques, actif·ve·s et responsables? Que seraient les villes sans tous ces organismes qui outillent les gens au sein de chaque quartier en proposant une éducation différente visant à améliorer le système social?
Officialiser ces liens précieux qui nous unissent dans une politique démontrerait une volonté de mieux travailler ensemble en actualisant nos mécanismes de collaboration. De même, cela viendrait mettre fin à des années de méconnaissance de notre milieu par les élu·e·s municipaux. Trop souvent on confond les organismes d’ACA aux organismes d’action communautaire. Or, rien n’est moins ressemblant qu’un club optimiste et un centre de femmes ou encore qu’une association sportive et un organisme de soutien en santé mentale.
S’engager pour l’action communautaire autonome, c’est s’engager pour sa communauté
Reconnu par une politique gouvernementale unique au monde depuis 2001, les organismes d’ACA sont tenus de respecter 8 critères dans leur façon de faire pour avoir accès à un financement à la mission. Les organismes d’action communautaire ont quant à eux seulement 4 critères à respecter. Clarifier ces différences dans une politique serait tout à l’avantage des municipalités qui gagneraient à s’arrimer avec la vision gouvernementale nationale si elles ne veulent pas se retrouver en porte à faux avec les bailleurs de fonds qui nourrissent les organismes. Sans financement, pas d’activités et de services. Et pourtant, on sait que les villes ont besoin des organismes pour assurer une vitalité sur leurs territoires.
La ville de Montréal s’est dotée récemment d’une telle politique qui est venue clarifier les relations entre la ville et le milieu de l’action communautaire autonome. Oser prendre une telle position publique démontre un souci constant d’améliorer nos pratiques et une volonté d’établir des rapports fondés sur la transparence et l’équité ainsi que le respect mutuel.
En espérant que cela influence positivement d’autres villes ou d’autres organisations ailleurs au Québec à faire de même…