À l’association des locataires, on voulait éviter que les ménages locataires se retrouvent à la rue le premier juillet. Le 29 juin La Tribune titrait «Le bouchon est débloqué», les suppléments de loyers d’urgence sont enfin débloqués.
C’était la fin de ce que fut une véritable course à obstacles, après que l’attaché du ministre Bonnardel nous a affirmé sur son honneur deux semaines auparavant devant 25 membres de l’Association des locataires que l’annonce des suppléments aux loyers était imminente. L’Association des locataires manifestait alors avec ses tentes devant les bureaux du ministre Bonnardel sur la rue principale à Granby. Le conseiller de M. Bonnardel nous avait affirmé que des suppléments au loyer d’urgence seraient annoncés sous peu et en nombre suffisant. La nouvelle s’est fait attendre, à la suite de quoi, l’Association des locataires de Sherbrooke a organisé une conférence de presse avec l’OMH de Sherbrooke et deux élus de la ville de Sherbrooke avec nos tentes. Suite à quoi la Société d’habitation du Québec, qui émet les suppléments de loyers d’urgence, a affirmé qu’elle allait émettre des suppléments aux loyers d’urgence pour Sherbrooke. Rien n’arrivait dans le concret, nous avons fait une autre sortie de presse avec Normand de l’Association des locataires, la directrice de OMH et la députée solidaire de Sherbrooke. Finalement, le bouchon a débloqué, même si Sherbrooke avait un taux d’inoccupation de plus 1%, ce supplément qui fait que le ménage locataire ne paie que 25% de son revenu pour se loger a finalement été émis, le 30 juin. On a réussi à caser cinq personnes qui n’ont pas eu à être hébergées. Le dimanche le 30 juin, 17 ménages ont été hébergés, à la veille du grand jour. Les employés de la Ville de Sherbrooke ont ramassé les effets personnels de 7 ménages locataire pour les mettre en entreposage.
Les bons outils font du bon travail
Le travail pour trouver un logement avec l’outil des suppléments au loyer d’urgence pouvait commencer. Si cet outil avait été disponible deux semaines avant, la plupart de ces personnes n’auraient pas eu besoin d’hébergement, ni d’entreposage. Si sur 18hébergés seulement 7 ont eu besoin d’entreposage, c’est que les autres avaient très peu de biens. Certaines personnes à la rue ont été hébergées chez des amies, d’autres ont eu une entente pour rester quelques jours après le premier dans leur loyer.
La crise du logement est réelle, le déni de la CAQ et de la mairesse Plante est politique
Avec un locataire et même avec un propriétaire, un simple calcul entre le prix du loyer et le revenu d’un locataire, on voit très vite quand un logement est trop cher. Même que les propriétaires ne sont pas en déni, ils voient bien que leur loyer est trop cher pour les plus pauvres et sont contents de profiter de tous les suppléments de loyers au marché pour leur logement. Les économistes de droite voient bien qu’il y a des gens plus nombreux à ne pouvoir payer le loyer. Les loyers augmentent beaucoup plus vite que les revenus des locataires, pour eux, il n’y a pas de crise, ils se foutent du sort des ménages locataires plus pauvres, ils sont même d’accord d’augmenter leur charge avec un dépôt volontaire. Le gouvernement de la CAQ et la mairesse de Montréal, eux, ne veulent pas prendre leur responsabilité, ils voudraient qu’on parle d’autre chose, par exemple leurs grands projets de béton, maternelle 4 ans, tunnel sous le fleuve, le gouvernement de la CAQ a autant de jouets Legault que de surplus budgétaire. S’occuper des gens, fournir des logements décents, ce serait bien mieux.
Il faut que le gouvernement québécois se mette en mode solution
Le gouvernement de la CAQ, en plus de n’être pas très pressé d’aider les ménages locataires, s’est laissé traîner les pieds pour ne pas intervenir, espérant qu’on arrête d’en parler. Une crise du logement telle que nous la connaissons cette année exige de l’argent pour de nouvelles unités de logements sociaux. Sommes-nous obligés de connaître une urgence pour les ménages à la rue tous les premier juillet comme on ne se résigne pas à être inondé tous les ans? l’Association des locataires ne veut pas de gens ou de familles qui se retrouvent à la rue tous les premier juillet. Il nous faut de nouvelles unités subventionnées. Il faut rapidement laisser les jouets et construire utile, il faut des logements sociaux, 50 000 nouvelles unités de logements sociaux en cinq ans pour faire face à la situation.