Comment nous tissons de jour en jour la toile du Web 2.0

Date : 7 avril 2012
| Chroniqueur.es : Gabrielle Gagnon
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La croissante popularité des téléphones intelligents et autres consoles portables ne dément pas : où que nous soyons, nous vivons à l’heure de la planète Internet, et ce, à tout instant. Du simple statut de spectateur, nous tenons désormais un rôle déterminant en prenant activement part au tournis virtuel. Après avoir multiplié les allers-retours sur l’autoroute de l’information, nous investissons chaque jour l’espace virtuel public en créant, partageant, diffusant des directions qui nous sont propres, au rythme du Web 2.0.

L’appellation Web 2.0 est apparue en 2004 et constitue en fait un changement de paradigme dans le mode de fonctionnement de la toile. Jadis exclusivement unidirectionnelle, la e-communication est maintenant bi, voire pluridirectionnelle dans ses nombreuses interactions. Les internautes mettent eux-mêmes en ligne du contenu, occupent et dynamisent des lieux d’échanges, invitent au débat, s’enrichissent mutuellement. Exit l’époque des pages au contenu statique, mises à jour de manière sporadique et disponibles uniquement en format HTML. Nous sommes ainsi passés de consommateurs à producteurs de contenu. Nous faisons la part belle aux sites de partage de fichiers vidéo et photos, wikis, blogues et réseaux sociaux. Les Facebook, Twitter, YouTube, Wikipédia, Flickr constituent autant d’outils sociaux nous permettant de forger à la fois notre identité et notre collectivité numérique. Le Web 2.0, c’est nous!

Selon une récente enquête du Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), quelque 78 % des internautes québécois ont fréquenté au cours de l’année 2010 des réseaux sociaux et des blogues. Le Web 2.0 a résolument la cote; les réseaux Facebook et LinkedIn, par exemple, ont vu leur taux de fréquentation augmenter de près de 42 % en une seule année!

La fulgurante popularité des réseaux sociaux amène son lot de préoccupations, alors que nous assistons à une véritable démocratisation de la production du contenu sur la toile. D’une part, le Web 2.0 amène un questionnement, quant à l’espace privé, à la virtualité de la socialisation et au rapport à la machine dans un univers résolument cybernétique. D’autre part, ses possibilités au regard de la mobilisation citoyenne et de la classe politique, de l’éducation et du droit à l’information, de même que de l’émergence de talents de tous horizons constituent autant d’enjeux attestant de la richesse que peut apporter la toile à la société d’aujourd’hui.

Si le Web 2.0 a littéralement bouleversé notre rapport à Internet, de quoi sera fait le Web 3.0? Les experts avancent notamment l’idée de « réalité augmentée », rendue possible par l’omniprésence de l’Internet mobile et des applications de géolocalisation. Par exemple, à partir de quelque bidule technologique, nous pourrons fusionner le réel au virtuel, et ainsi nous créer de nouvelles réalités, de nouveaux espaces, lesquels n’existeront toutefois, rappelons-nous, que dans la distorsion de la machine…

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