Le technofascisme dans lequel nous sommes plongés est une intensité mortifère du capitalisme qui ne repose que sur l’appropriation privée et la dépossession des collectifs et communs. Déshumanisant nos rapports sociaux, il marchandise et exploite toute innovation, le travail humain, les valorisations du vivant et celle des matières terrestres. Il fait éclater les droits humains sur la glaciale réalité du capital et de ses exigences.
Les exigences pour militariser la vie et approvisionner le génocide et les crimes de guerre en Palestine, à Gaza en particulier; c’était déjà aussi dans la machine avant le régime arrivé le 20 janvier dernier. Exiger 2% du PIB canadien en armes et dans le militaire maintenant de 5%. Cette « contribution » pour que le Canada « assume son rôle » avec en particulier l’OTAN et pour protéger les intérêts des bourgeoisies dans l’Arctique. En congédiant comme acte de terreur récemment, Amazon continue de posséder 32% de l’infonuagique en support numérique mondial. Ces GAFAM etc. sont les nouvelles puissances de ce système mortifère et exploiteur. Sans oublier leur attachement au biberon fossile. La production de pétrole intérieur a ainsi connu un record dans l’histoire de ces États-Unis d’Amérique, rien de moins qu’appelés comme les continents au complet dans l’esprit de la doctrine Monroe de 1823. Ainsi, en 2023, une production record avec 13,2 millions de barils de pétrole produit par jour et l’on vise 13,6 millions de barils par jour en 2026.
2024 aura été déjà celle avec le plus de déportations sous la présidence Biden avec plus de 270 000 personnes. Les frontières tuent et rendent encore plus périlleux et cher le droit et le vécu du trajet pour améliorer sa vie, pour fuir. La majorité des personnes sont arrivées par la frontière coloniale traversant le Rio Grande, le fleuve avec le Mexique. Au milieu du 19e siècle, par la force, le Texas et la Haute-Californie (mexicaine jusqu’en 1850) sont devenus les bases de ces états É.-U. actuels. Ce sont ces personnes qui cultivent et récoltent, construisent et soignent.
Le capitalisme tue par sa totalité à ne pas encourager la santé de tous et de milieux, de nos habitats. Les portes tournantes entre l’industrie pharmaceutique, agricole (industrie des semences, engrais et pesticides) et la santé publique comme Santé Canada est ainsi le summum de la contradiction entre droit au profit privé et droit à la santé. C’est une contamination qui fait partie de ce système et l’on peut suivre les actions et les études de Vigilance OGM sur ces conflits d’intérêts. Il y a ainsi plusieurs industries du tabac, comme les antidouleurs opioïdes, la pollution minière et industrielle et la spéculation immobilière qui nous mine la santé et la vie.
Dernier point, le réchauffement climatique et les protections environnementales. Les politiques canadiennes et québécoises s’annoncent en retrait. Déjà minimes et inefficaces pour effectuer un changement rapide et complet du rapport à l’énergie et nos modes de production, de vie, ces mesures et lois existantes devraient être « ajustées » dans les circonstances. Comme les impôts pour les corporations et le 1%. On parle de nouveau de gaz de schiste, de pétrole en mer dans les Maritimes, de nouvelles mines ici et Énergie Est, GNL, pourquoi pas Goldboro! Idem dans les territoires gouvernés par des provinces néodémocrates que sont le Manitoba et la Colombie-Britannique où la croissance extractiviste est favorisée. D’ailleurs, en Colombie-Britannique, sont relancés et financés des nouveaux gazoducs pour exporter du gaz liquéfié vers l’Asie, entre autres. Des communautés des Premiers Peuples et des écologistes et gens des coins concernés s’y opposent et mettent déjà en place des mesures de protection et de défense de ces territoires.
En ce mois de février, on souligne paradoxalement les cinq ans du mouvement « Shut Down Canada! » en solidarité avec les membres de la nation Wet’suwet’en et leurs allié·es contre un gazoduc de CGL qui traverse leur territoire jamais cédé de 22 000 km2, le Yintah. Sous ce nom, vous pouvez trouver ce récit documentaire vidéo en film et encore mieux, aller voir et soutenir au www.yintahaccess.com, un site d’information et de dons pour la défense juridique. La police a mené des raids sur le territoire des Wet’suwet’en avec des armes semi-automatiques arrêtant depuis 2019 plus de 75 défenseur·es des terres. Le 18 février prochain sera la condamnation de Sleydo’, Shaylynn Sampson et Corey Jayochee Jocko, reconnu·es coupables d’« outrage criminel » pour avoir désobéi à l’ordonnance de mesure injonctive, malgré le fait de défendre pacifiquement le territoire des Wet’suwet’en.
Pour suivre actualités politiques, socioéconomiques et activités, la page du collectif Solidarité sans frontières de cette ville appelée par le nom d’un gouverneur, administrateur colonial britannique n’ayant pas de lien avec ce territoire: Sherbrooke, en abénaki Nikitotegwak. Il est possible de souligner nos existences, nos récits populaires, nos solidarités, nos communautés ancrées dans nos villes, nos quartiers et villages et champs, bois, montagnes et lacs.
Affirmer que le vivant a ses racines, comme nos luttes. Semées au fil des ans.