Chronique du Vivant : Cultiver c’est prendre soin

Date : 7 avril 2025
| Chroniqueur.es : Guillaume Manningham
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Crédit image : Jardin solidaire Édouard-Boudreau

Destruction de l’environnement, du tissu et des liens sociaux et perte de sens de la vie quand plusieurs d’entre nous ne sont pas occupé·es à survivre chaque jour.

Voilà bien des conséquences dramatiques du productivisme qui dicte sa cadence et publicise de façon ostentatoire un mode de vie à atteindre pourtant non reproductible. Un mode de vie exclusif qui n’est jamais satisfait comme le capital.

Mettre plutôt aux commandes le  « prendre soin du vivant » à long terme. Valoriser socialement le travail de soins en santé, l’entraide, l’éducation, la culture. Soigner nos blessures, nos communautés et prendre le temps de vivre, ancré·es dans la biorégion où l’on vit comme dans son quartier.

Cultiver en harmonie avec la nature

Favoriser la biodiversité, des sols et des plantes saines pour se nourrir et être en relation avec le vivant nous entourant, c’est ce que nous voulons en cultivant un jardin. Souvenons-nous que plus un milieu est riche en espèces végétales, fongiques et animales, plus il nous sera facile de cultiver des plantes que nous voulons manger. Au contraire, si un milieu est pauvre et homogène, il risque fort d’y avoir un déséquilibre et une abondance d’insectes et de maladies qui affecteront nos récoltes.

Les rayons de soleil réchauffent le sol et vos transplants vous supplient de les sortir dehors ? Pour les acclimater, faites-le idéalement durant une semaine de jour avant de les laisser pousser dans vos pots, bacs ou en pleine terre à l’extérieur. Pour la première journée, choisissez un temps plutôt nuageux ou un endroit mi-ombragé avec peu de vent et une température tempérée.

La date du 1er juin est habituellement correcte pour transplanter des solanacées (tomates et poivrons) et des cucurbitacées (courges et concombres) — qui sont d’origine tropicale, ne l’oublions pas ! L’important c’est de miser sur une fenêtre météo de 14 jours au-dessus de 15 degrés le jour et idéalement pas en bas de 10 degrés la nuit. Pour les brassicacées (choux, brocoli), de la mi-mai à la fin mai c’est habituellement adéquat, mais l’important c’est toujours l’horizon météo à venir.

Techniques et astuces pour un jardin réussi

S’il y a un risque de petit gel et que vous voulez devancer et prolonger votre saison, le recours aux couvertures protectrices permet d’augmenter de 2-3 degrés, tout dépendant de l’épaisseur du manteau.

Les filets de leur côté sont vraiment utiles pour protéger vos petits transplants et plantules germées de l’appétit des oiseaux et des insectes. C’est même inévitable pour cultiver les brassicacées. Les filets protègent contre les intempéries tout en laissant passer l’air, l’eau et la lumière. Pour les cucurbitacées, attention, car lorsqu’ils seront en fleur, il faudra les découvrir pour la pollinisation.

Pour les adventices (mauvaises herbes pour nos cultures), l’utilisation d’une toile d’occultation et les engrais verts nous épargne beaucoup de ce travail manuel essentiel en culture biologique. Le gros coup à donner pour le désherbage est surtout dans l’implantation et les premières semaines de culture jusqu’à la mi-juillet, car nos plants sont plus petits et laissent de la lumière aux autres et celle-ci est généreuse autour du solstice. La binette oscillante permet de retirer les herbes rapidement et en restant debout. La houe maraichère est très utile si vous avez un espace de plusieurs planches de culture pour entretenir les « épaules » de vos planches et les allées.

Pour l’irrigation, un arrosoir de 12 litres avec un long bec est excellent si vous avez des pots, quelques bacs ou une petite surface en pleine terre. Et que vous êtes près de votre jardin durant tout l’été ! Sinon, un système d’irrigation asperseur ou de goutte-à-goutte demande plus de moyens et de temps d’installation, mais permet avec une minuterie de donner la quantité d’eau adéquate et régulière.

Dans notre région du continent très arrosée, avec un sol vivant plutôt argileux et limoneux que sableux, la pluie naturellement tombée du ciel est souvent suffisante, mais gare aux canicules ! Avoir des bacs de récupération d’eau de pluie est un bon truc pour éviter les interdits d’arrosage. Dubois Agrinovation est la meilleure et pas mal seule source pour s’approvisionner dans tous ces équipements. Rien ne remplace la marche de jardin, c’est-à-dire de prendre le temps d’observer  les plantes, leurs feuilles, leurs fleurs et futurs fruits, le sol et l’environnement pour prévenir des maladies, des infestations d’insectes, de tuteurer ou bien simplement arroser.

Pour la fertilisation, le fumier de poules composté est abordable et équilibré en N-P-K (azote-phosphore-potassium). Le bore est essentiel aux choux-fleurs et brocolis même si ça peut sembler minime. Amender vos pots, bacs et planches de compost permet d’augmenter l’activité biologique du sol qui permettra aux plantes d’assimiler les nutriments.

Pour vos plantes exigeantes comme les tomates, il faudra appliquer un fertilisant en cours de croissance tandis que les pois et haricots enrichiront davantage le sol suite à leur culture. Souvenez-vous-en pour une future rotation qui est une clé pour éviter les maladies et favoriser des sols riches et vivants.

Soutenir l’agriculture locale

Si vous n’avez pas le temps, l’énergie ou l’envie de jardiner, il est toujours possible de rencontrer des fermes biolocales et de s’abonner à des paniers de légumes à travers le Réseau des fermiers et fermières de famille. Vous découvrirez que le bio est moins cher et plus frais qu’au supermarché. L’Estrie est une région choyée en nombre et diversité de projets incarnant une écologie rurale et sociale. Et visitez la nouvelle page internet des AmiEs de la Terre consacrée aux cinq jardins situés en milieu urbain
www.atestrie.com/jardins

 

 

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