Certains n’auront aucun mal à se souvenir de la tragédie du 6 décembre 1989. La simple mention de la date a le pouvoir d’en faire frissonner plus d’un. Il s’agit de la date fatidique marquant l’attentat commis à polytechnique montréal.
Alors que j’étais dans le cadre de mon emploi, une illumination m’est apparue. Je recherchais tranquillement des informations sur la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes quand je suis tombée sur une page web du gouvernement du Canada fournissant une description de l’histoire derrière cette journée.
« Il y a maintenant plus de 30 ans que le meurtre de 14 jeunes femmes a été commis à Polytechnique Montréal. Le 6 décembre 1989. Cet acte violent de misogynie a secoué notre pays et a amené le Parlement à faire du 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. »1
En effet, le 6 décembre 1989 marque la date des attentats qui ont été commis à Polytechnique Montréal. Comment oublier ce drame reconnu à travers le Canada ? Non seulement nous lui avons accordé une journée de commémoration au Canada, mais nous pouvons aussi remercier Denis Villeneuve d’avoir réalisé le film sorti en 2009.
J’ai ensuite pensé à rédiger cette même description dans mes propres mots afin de la partager sur la page Facebook de mon emploi. Cependant, ceux que je voulais utiliser étaient « attentat » et « terroriste ». Surprise au constat que ce choix de mot n’avait pas déjà été fait sur la page du gouvernement du Canada, j’ai poursuivi mes recherches, mais cette fois-ci sur le mot « terrorisme ». L’un des premiers résultats de recherche me menait vers la populaire page web du Larousse :
« Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système. »
Revenons à l’attentat de Polytechnique. Dans ses lettres de suicide, le responsable des tueries (Marc Lépine) confesse les motivations derrière son acte. Parmi les trois lettres écrites, une d’entre elles est plus explicite quant aux raisons ayant mené à cette décision radicale. Il affirme que la motivation de son suicide était pour « des raisons politiques », et que « les féministes m’ont toujours gâché la vie ».
Cette déclaration ne laisse aucun doute pour moi; la tuerie à Polytechnique Montréal était effectivement un acte de violence commis par un individu pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté.
Alors, pourquoi donc n’est-elle pas qualifiée comme un acte « terroriste » ?
Si je demandais : « À quoi ressemble un terroriste ? », pour certains, leur réponse serait : « Un extrémiste, un ultragauche, un islamiste radical, un djihadiste, etc. ».
Mais pourquoi donc ?
Serait-ce la faute des médias qui nous montrent constamment des images d’hommes « arabes ou musulmans » à côté du grand titre « TERRORISTE ! » ? C’est possible.
Bref, je vous laisse vous faire votre propre conclusion. Il est tel que nous omettons de définir un attentat commis par un Québécois comme étant un acte terroriste, cependant nous ne nous gênons pas quand celui-ci est commis par une personne arabe ou de confession musulmane ! Inconsciemment, nous associons ce mot à une couleur de peau, à une ethnie, à une religion. Nous lui donnons une connotation, comme par habitude. Comme quoi, même un simple mot peut être taché par le racisme et les préjugés… malgré nous.
Tandis que je vous écris ceci, le mois d’octobre marque les un an depuis que François Legault a nié la présence de racisme systémique dans le Québec d’aujourd’hui, devant tous les membres du Parlement.
Si le racisme systémique n’existe pas, alors comment expliquez-vous que nos mots aient des connotations racistes ? !