Aujourd’hui, j’ai assisté ma première journée de ressourcement organisée par le ROCFE, ayant pour membres, les organismes communautaires œuvrant auprès des familles de l’Estrie.
Au début de la journée, une soixantaine de personnes étaient réunies dans un bâtiment du domaine Savio, disciple du fondateur des Salésiens. Pour débuter la journée, une drôle d’activité brise-glace fut organisée : elle consistait à aller vers un·e inconnu·e et à lui poser une question bizarre, telle que « si tu étais un fruit, lequel serais-tu ? ». Une femme m’approcha. La salle était cacophonique, avec tout le monde qui frétillait avec leurs questions bizarres. J’ai nommé mon malaise sonore à celle-ci, puis nous sommes sortis apprécier le calme du lac Memphrémagog.
Assis sur une chaise berçante, notre discussion s’est rapidement dirigée vers la place des hommes dans la puériculture. Elle travaille depuis 18 ans pour un organisme communautaire en périnatalité de la région, et moi, comme employé pour le réseau d’appui aux familles monoparentales et recomposées de l’Estrie (RAME). Un constat commun tout au long de la journée fut celui de la difficulté d’accueillir les papas dans ce genre de ressources. Lors d’une présentation de la Maison de la Famille du Granit, de Mégantic, je comprends qu’ils réussissent à rassembler une douzaine de papas, une fois par mois environ, pour des activités père-enfants. Sur l’heure du diner, j’en profite donc pour discuter avec la nouvelle équipe de la Maison de la famille les Arbrisseaux du Val St-Francois. Je leur parle de la fête « Bouge ton papatin » que le RAME à coorganisé de 2016 à 2018 à Windsor. Même si je ne suis pas impliqué depuis si longtemps, déjà je passe de l’histoire à travers mes anecdotes.
En après-midi, c’est la Maison Calm qui nous présente une belle équipe de 7 employées à temps plein et 8 employées à temps partiel. Elles nous parlent de leur programme d’action communautaire autonome (ACA) – dont le programme « Confidence », qui permet aux enfants vivant des difficultés face à la séparation conflictuelle de leurs parents de s’exprimer en petits groupes grâce à l’art-thérapie. Niveau filet social, on est entre bonnes mains ! Reste toujours le sous-financement, qui agace unanimement. Malgré tout, la journée est conviviale et les travailleurs et les travailleuses présents démontrent une humanité digne de mère Teresa. Et qui dit ressourcement de nos jours dit bien sûr « yoga » : on a eu droit à de la méditation pleine conscience et à du yoga sur chaise.
Question de compléter avec deux organismes tout aussi importants pour les pères – moi-même œuvrant pour la population masculine en général – je vais conclure sur une note personnelle :
En 2016, sur une base volontaire – mais, tout de même imprévue – je me suis retrouvé à la Maison Oxygène, aujourd’hui gérée par l’organisme MomentHom. J’ai aussi, à la même époque, bénéficié des services du Seuil pour me vider le cœur et pour reprendre mes esprits. Après des épisodes de violence conjugale, j’ai pu reprendre mon souffle, tout en ayant la possibilité d’y accueillir mes enfants. Je me rappelle la petite chambre avec trois lits, dont deux superposés. C’est là que j’y ai rencontré un mentor pour moi : un intervenant avec qui j’ai pu laisser aller la nature se faire, car il suffisait de le côtoyer et de l’observer interagir pour ainsi devenir une meilleur personne.
En ce mois de la fête des Pères, je vous souhaite de penser à une figure masculine significative pour vous, qui vous a influencé pour le mieux et de lui rendre grâce.