La guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine doit cesser immédiatement. De réelles négociations doivent s’engager en vue de garantir la non-expansion de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie et l’application des Accords de Minsk en guise de résolution de la guerre civile qui dure depuis 2014 en Ukraine.
L’agression et l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont injustifiables. Elles violent le droit international de façon évidente. Les présenter comme une opération de défense des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Lougansk relève de la pratique typique des États agresseurs qui se drapent de motifs humanitaires, comme les États-Unis et leurs alliés l’ont fait nombre de fois depuis la fin de la guerre froide.
Si la Russie peut légitimement prétendre que l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est jusqu’à ses frontières représente une menace sécuritaire pour elle, cela ne l’autorise aucunement à attaquer un pays voisin et à le transformer en zone tampon pour ses propres intérêts.
La propagande dans laquelle nous baignons
Il n’y a pas que la Russie qui est présentement en guerre. Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN mènent aussi une guerre à coups de sanctions et en armant l’Ukraine. Des consultations au sein de l’OTAN ont conduit à une déclaration de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, le 25 février, suivant laquelle l’OTAN s’engageait à défendre tous ses alliés, incluant l’Ukraine. Simultanément, pour la première fois depuis sa mise en place en 2004, la Force de réaction rapide de l’OTAN, comprenant 40 000 militaires, a été activée.
Nous assistons aussi à une véritable guerre de l’opinion, sans contexte ni regard critique. La rare unanimité des dirigeants politiques occidentaux nous est présentée comme étant celle du monde entier. Leurs déclarations grandiloquentes les campent comme étant profondément préoccupés…
… par les coûts humains de cette guerre… sans qu’on leur rappelle les 929 000 morts et les 38 millions de réfugié.e.s causés par leurs propres guerres «contre le terrorisme»;
… par le droit international qui viendrait tout juste de voler en éclats… alors que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN l’ont enfreint à répétition contre la Serbie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie;
… par la nécessité de ne pas laisser de tels crimes impunis, alors que les Bush, Cheney, Rumsfeld et Blair, responsables de crimes semblables, et à plus grande échelle, n’ont jamais été officiellement vilipendés, encore moins visés par quelque poursuite légale ou sanction que ce soit.
Ces jours-ci, nos médias nous informent des horribles conséquences de la guerre pour la population ukrainienne. Mais quand ceux et celles qui subissent ces conséquences font face à NOS propres agressions ou à celles de nos alliés, que ce soit en Afghanistan ou en Irak, au Yémen ou en Palestine, ce robinet de l’empathie humaine – toujours nécessaire ! – ne laisse plus couler une seule goutte.
Enjeux globaux
Les enjeux globaux du réchauffement climatique et des pandémies exigent une collaboration mondiale plus urgente que jamais. Il est impératif de réagir fortement, dans tous les pays, pour éviter que nos dirigeants économiques et politiques nous plongent plutôt dans l’affrontement, la haine les uns des autres et une psychose de guerre généralisée. Les seuls bénéficiaires sont les complexes militaro-industriels, eux aussi des menaces à la survie de l’humanité.
Nous saluons le courage de nos allié.es en Russie qui manifestent contre la guerre dans des conditions de répression très dures et nous exigeons aussi la fin de l’agression russe. Nous exigeons également la fin des manœuvres d’encerclement de l’OTAN vis-à-vis de la Russie et la fin de l’attisement des ressentiments et des peurs instrumentalisés pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.