Le gouvernement du Québec pense à instaurer une «contribution santé» pour la minorité de la population qui refuse de se faire vacciner. Cette mesure est argumentable, d’un bord comme de l’autre. Ce texte ne veut pas se pencher sur, si oui ou non, il est judicieux d’aller de l’avant avec cette contribution santé.
Nous voulons plutôt porter un regard critique sur la manie qu’a le gouvernement de François Legault d’utiliser des boucs émissaires afin d’instaurer des pratiques antidémocratiques et de se déresponsabiliser.
Il est vrai qu’il est fâchant de devoir payer autant collectivement pour cette marge de la population qui refuse de se faire vacciner. De payer en argent, mais surtout en vies humaines. Il est tout à fait logique de vouloir que cette partie de la population prenne la pleine mesure de leur choix et paie pour leur irresponsabilité. Par contre, n’est-ce pas la même logique qui devrait s’appliquer au gouvernement ?
Depuis 15 ans, le désinvestissement de l’approche préventive de santé globale qui caractérise la santé publique et les organismes d’action communautaire autonome ne cesse de s’accroître. Le rapport du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) le montre bien. Si nous cherchons des fautifs pour l’état actuel du réseau de la santé, il est plus juste de se tourner vers nos dirigeants qui ont fait le choix politique de désinvestir la santé publique, plutôt que de tout mettre sur le dos des personnes qui refusent de se faire vacciner.
Il est facile pour le gouvernement Legault de se déresponsabiliser en disant que la faute revient seulement à certains individus. Le problème profond est cette idéologie de désinvestissement du réseau public au profit du privé, une idéologie à laquelle le Premier ministre adhère complètement. Si nos dirigeants politiques avaient fait le choix de financer davantage le travail de prévention et notre réseau public de santé et de services sociaux, la situation serait différente aujourd’hui. Pour 2022, nous souhaitons la fin des politiques économiques et sociales régressives. Nous souhaitons une vision de la société fondée sur la solidarité.