Présentement, je regarde la campagne électorale municipale se dérouler et je ne peux m’empêcher d’être en colère.
Depuis quelques semaines, les gens me demandent pour qui ils devraient voter. Ils se sentent loin des élections municipales, même si c’est le palier de gouvernance qui devrait leur être le plus accessible… Et pour les quelques personnes qui se sentent le courage de faire des recherches approfondies, elles se butent bien souvent à un obstacle de taille : le manque d’information quant aux programmes et aux intentions des candidat·e·s dans leurs districts!
Et je les comprends, les citoyen·ne·s, d’être déconnecté·e·s parce que mes collègues et moi, on y travaille depuis des semaines à rendre l’information accessible, et nous-mêmes, on a parfois du mal. Pour les candidat·e·s indépendant·e·s, il n’y a souvent aucun site web, aucune plateforme, aucune ligne directrice… que des comptes Facebook, avec des engagements épars, qu’il faut tenter de rapiécer ensemble. Imaginez le commun des mortels, qui ne peut se fier qu’aux pancartes électorales!
Je ne veux rien enlever aux candidat·e·s indépendant·e·s, qui font de leur mieux avec les moyens qu’ils et elles ont, ni aux médias locaux comme CFLX ou La Tribune, qui se sont franchement donnés pour offrir à la population la meilleure couverture qu’il leur était possible d’avoir, et ce, jusque dans les districts.
N’empêche, je me demande : comment se fait-il qu’hormis pour les candidat·e·s à la mairie et les candidat·e·s de districts membre d’un parti, il soit si difficile de pouvoir trouver en un seul endroit les propositions de chacun·e, classées par districts? Et d’où vient cette crainte de s’afficher comme étant de droite ou de gauche, au municipal? Ça donnerait quand même tout un indice à l’électorat sur les intentions d’un·e candidat·e sur certains dossiers, plutôt que la formule vide d’être un·e candidat·e dit·e « de proximité »! Ça laisserait aussi savoir à l’électorat si les projets proposés à la mairie risquent d’avoir à négocier avec une réelle opposition ou pas.
Le fait de jouer la carte de la « proximité » plutôt que de donner ses couleurs appauvrit, selon moi, le débat d’idées.
Bien que je voie d’un mauvais œil la proximité de certains candidats municipaux (deux candidats à la mairie, pour être exacte!) avec des partis politiques provinciaux (genre, les libéraux), je ne peux m’empêcher de me dire qu’aux moins, eux, on connaît leurs tangentes politiques.
Et ça m’amène aussi à me demander pourquoi dans une ville de la taille de Sherbrooke, la pertinence de la présence de partis municipaux a même été débattue! Pourquoi est-ce qu’il n’y en a pas d’autres, à part Sherbrooke Citoyen? C’est pourtant une façon simple de savoir pour quoi on vote, en tant que citoyen·ne! La présence d’un parti d’opposition (ou de toute autre forme de contre-pouvoir) serait aussi une façon de s’assurer que le respect de l’éthique et de la déontologie de la personne élue à la mairie sera surveillé de plus près.
En attendant le 7 novembre 2021, je vous laisse donc cogiter sur la pertinence de partis politiques municipaux!