ROYAL
JEAN-PHILIPPE BARIL GUÉRARD, 2016
Après quelques pointes lancées à l’UQÀM et à l’Université de Sherbrooke, l’auteur nous transporte à la faculté de droit de l’Université de Montréal – plus précisément dans sa féroce course au stage, où tous les coups sont permis ! Entre ce qu’il qualifie de « Battle Royal », une relation qui bat de l’aile et un « exit bag », le narrateur nous entraîne avec lui dans ses réflexions et ses angoisses. Le récit est tantôt teinté de ses craintes liées à ses performances académiques, tantôt de son sentiment de supériorité envers ses collègues de classes et la classe ouvrière, en général. Le narrateur – qui n’est jamais nommé ! – relate au « tu » son parcours à la faculté de droit de manière un peu arrogante et narcissique. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’éprouver de la sympathie pour lui. Dans son deuxième roman, l’auteur et dramaturge québécois Jean-Philippe Baril Guérard traite ainsi avec cynisme et humour de thèmes comme celui de la culture de performance, de l’élitisme et de suicide au passage.
LE PÉRIL JEUNE
CÉDRIC KLAPISCH, 1994
« Rigolez les mecs n’empêche qu’on est qu’une bande de petits branleurs : on s’fait virer des cafés, on n’a jamais un rond, on sèche la moitié des cours… On n’aura jamais le bac ! Et j’aimerais bien voir la gueule que l’on aura tous dans 10 ans ». C’est dans un parc des hauteurs de Paris, tranquillement calés à se partager un joint, que Léon, Chabert, Momo, Bruno et Tomasi constatent que « les années Lycées (Cégep) » sont un carrefour dans une vie. Dix ans plus tard, ils ne sont plus que 4 à se retrouver à l’hôpital et débutent ainsi les souvenirs des joies et des errances d’adolescents qui souhaitent, évidement, refaire le monde et ne pas finir dans le moule qui leur était promis. Premier film de Cédric Klapisch et premier rôle de Romain Duris, « Le péril jeune » scellera leur fructueuse collaboration où l’un mettra en scène l’autre en train de construire une vie hors des cadres préétablis. Un film culte sortit en 1994, racontant les années 1970 et pour toujours pertinent au XXIe siècle.
CALVIN ET HOBBES : LA FLEMME DU DIMANCHE SOIR
BILL WATTERSON, 1999
Il y a le théologien Calvin, fondateur de la réforme et de la doctrine protestante, et il y a le philosophe Hobbes penseur de la doctrine libérale. Ça c’est pour l’université. Mais en vrai, Calvin est un garçon de 6 ans plein d’une vitalité et d’une créativité débordante à en rendre chèvre n’importe quel stoïcien tandis que Hobbes est un tigre en peluche très sarcastique. Calvin déteste l’école, les interdits, les filles – sa jeune voisine Suzie – et la cuisine de ses parents. Il est relativement misanthrope, son seul ami étant Hobbes qui prend vie, pense et parle dans chacune de leurs aventures alors qu’il redevient un bout de tissus inanimé lorsqu’une autre personne que Calvin prend part à leurs aventures. Insupportable au boute, Calvin est extrêmement attachant par ces fulgurances d’intelligence et sa créativité machiavélique. Ce qui fait parfois dire à son père : « je t’avais dit chérie que je préférais avoir un chien ». Les strips de Calvin & Hobbes, c’est l’occasion de retourner à l’âge des chaussettes et d’entendre ce que les enfants ont à nous dire de la réalité du monde qu’on leur construit.