Le gouvernement canadien, ainsi que les pays les plus riches de la planète, doivent agir urgemment et davantage pour contenir l’accentuation des disparités sociales et la stigmatisation des personnes les plus vulnérables (les personnes en détresse économique, les populations autochtones, les filles et les femmes, les personnes handicapé-es et marginalisé-es ou encore réfugié-es et déplacé-es), au Canada et partout dans le monde, en faveur d’une transition post pandémie, vers un monde équitable et dans le respect des objectifs de développement durable de l’ONU.
Pouvoir vivre pleinement, dignement, vers l’avenir et en santé, était relatif aux choix du pays dans lequel l’on vit : le choix de prioriser la population en partageant les richesses, d’investir dans un système de santé juste, efficace, universel, abordable et accessible peu importe le lieu de résidence, le choix d’un système d’éducation robuste dédié, idéalement, au déploiement des talents et à la résilience économique des citoyens.
Aujourd’hui, pouvoir investir dans un système de santé et d’éducation juste, efficace, universel, abordable et accessible peu importe le lieu de résidence ne dépend plus simplement des priorités d’un pays, quel qu’il soit. Avec l’arrêt des économies du monde, plus encore celles des pays en voie de développement, les fonds publics des pays se sont effondrés, le surendettement des individus se révèle à la défaveur d’entrevoir un avenir digne, et la peur et la distanciation sociale ont éteint les formes de résiliences locales.
Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), rien qu’en Inde, plus de 400 millions de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté parce qu’elles n’ont d’autre choix que de recourir au travail informel.
Selon les nouvelles estimations de Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), l’indice de développement humain (IDH) dans le monde − qui mesure conjointement le niveau d’éducation, le niveau de santé et le niveau de vie − est en passe de baisser cette année, une première depuis que le concept a été mis au point en 1990. Cette baisse est attendue dans la plupart des pays et dans toutes les régions du monde.
« Cette pandémie et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, gommant la plupart des progrès récents de la lutte contre la pauvreté », souligne David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Selon le Programme alimentaire mondial, ce sont 265 millions de personnes qui devront faire face à une situation de crise alimentaire si aucune mesure directe n’est prise.
Le Canada a récemment prouvé son leadership en faisant un investissement public important en faveur de «l’accélération de l’élaboration, des tests et de la mise en œuvre de mesures pour faire face à l’éclosion de COVID-19», notamment en développant des outils de diagnostic et des vaccins. Le 12 mai 2020, le gouvernement canadien a annoncé un engagement de 600 millions $ CA sur 5 ans en faveur de Gavi, l’Alliance du Vaccin (Gavi) et de 190 millions $ CA sur 4 ans en faveur de Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP). Ces investissements seront essentiels pour permettre à Gavi et à l’IMEP d’atteindre leurs objectifs de vaccination de base, de même que pour assurer une riposte mondiale efficace contre la COVID-19.
Selon Chris Dendys, directrice générale de Résultats Canada, « Gavi est aux premières lignes dans la lutte contre la COVID-19 et il joue un rôle clé dans la limitation des dommages collatéraux de la pandémie. Ces investissements sont des investissements dans les travailleurs de la santé, dans le renforcement des systèmes de santé et ils permettent de sauver des vies.»
Grâce au soutien du Canada, Gavi pourra vacciner 300 millions d’enfants supplémentaires, contribuant à sauver entre 7 et 8 millions de vies. De son côté, l’IMEP œuvrera à l’éradication complète de la poliomyélite, un effort qui a permis à 18 millions de personnes de marcher aujourd’hui, plutôt que d’être paralysées.
Le gouvernement canadien doit continuer d’encourager les programmes d’assistance économiques, sanitaires et humanitaires, aux quatre coins du monde, au sein des pays les plus vulnérables particulièrement. Les dettes des pays les plus pauvres doivent être abolies pour que ces pays puissent davantage subvenir à leur devoir régalien. Enfin, la recherche pharmaceutique et les transferts de technologies doivent être massivement appuyés, tout en veillant à l’abordabilité, voire à la gratuité, ainsi qu’à l’accessibilité géographique des résultats de ces recherches (tests, vaccins, médicaments, matériels) pour les citoyen-nes de tout pays.
Le développement international en est un solidaire, mutuel et bénéfique à toutes et tous, au Canada et en dehors. Ne laissons personne pour compte, la contagion doit être celle de l’espoir.
Sources :
Programme des Nations Unies pour le développement : L’indice de développement humain en voie de déclin pour la première fois depuis 1990.
Programme des Nations Unies pour le développement : faits – Corona Virus
Banque Mondiale : Programme d’assistance auprès de 100 pays pour lutter contre la pandémie :
Affaires Mondiales Canada : Communication du financement d’une campagne de vaccination mondiale