Le 1er mai, Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, est une commémoration des luttes pour les conditions de travail. En plus de souligner les gains acquis grâce au mouvement ouvrier, le 1er mai met de l’avant le combat toujours actuel des travailleurs et des travailleuses à défendre et promouvoir leurs conditions de travail. Cette année en particulier (à cause des conséquences de la pandémie qui ajoutent un poids considérable à toutes les autres problématiques préexistantes), la symbolique d’espoir de cette journée est précieuse pour les milieux militants.
En effet, ayant une histoire riche en victoires, le 1er mai est porteur d’espoir. Les premiers balbutiements de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses commencent le 21 avril 1856 en Australie. Des travailleur.euses ont fait une grève de masse afin de limiter leurs journées de travail à 8 heures (et ce moyen de pression a été une réussite !).
La suite de l’histoire se poursuit une vingtaine d’années plus tard aux États-Unis. Lors du congrès de 1884, les syndicats américains s’entendent pour exiger que les journées de travail soient limitées à 8 heures. Les premières actions débutèrent le 1er mai 1884, car c’est le début d’une nouvelle année financière pour les entreprises, ainsi que le moment du moving day, c’est-à-dire le jour des renouvellements de baux. Bref, une journée possiblement très chargée pour le patronat.
Le 1er mai 1886, 350 000 personnes participent à une grève générale. Lors de la 3e journée de grève à Chicago, un affrontement entre les grévistes et briseurs de grève se termine par une intervention policière et le décès de 3 grévistes. Le lendemain, lors d’une manifestation organisée au Square Haymarket, le drame se poursuit lorsqu’une bombe explose près des forces policières, faisant des victimes des deux côtés. Des hommes déjà connus d’un contingent anarchiste sont accusés comme responsables de l’explosion et malgré l’inexistence de preuves, 4 de ces syndicalistes arrêtés sont pendus le 11 novembre 1887.
Puis, lors d’un congrès de la IIe Internationale socialiste à Paris en 1889, le mouvement prend plus d’ampleur lorsqu’il est déclaré que le 1er mai est une journée internationale de lutte dont l’objectif premier est de diminuer une journée de travail à 8 heures. Par la même occasion, une motion de faire du 1er mai un jour de manifestation internationale est adoptée.
Bref, le 1er mai est un jour de commémoration des luttes de la classe des travailleurs et des travailleuses, ainsi qu’une célébration des victoires de leurs combats. Contrairement à la fête du travail (jour férié de septembre) qui célèbre uniquement le travail, la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses souligne toutes les luttes passées et présentes pour l’amélioration des conditions de travail.
Honorer cette journée est d’autant plus pertinent présentement lorsqu’on songe à la crise sociale, sanitaire et économique causée par la COVID-19. Les conditions de travail de plusieurs demandaient déjà à être améliorées afin d’être décentes et sécuritaires. La crise ne fait qu’ajouter à l’urgence de la nécessité de changements.
Prenons l’exemple simple qui a fait le tour des médias : le paradoxe de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Ainsi, avec la PCU qui offre 2000$ par mois, il est plus avantageux financièrement d’être sur cette aide que de travailler à un bas salaire. Résultat : le gouvernement Legault a mis sur place un programme de compensation financière pour les personnes travaillant pour un maigre salaire. Qu’est-ce qui justifie que ces personnes offrant des services essentiels méritent temporairement un revenu plus élevé ? Cette contradiction démontre plutôt la nécessité d’offrir un salaire plus élevé à cette portion de la population en tout temps.
Par ailleurs, dans la situation actuelle, la contribution du travail invisible est essentielle au maintien de la société. Les coupures du passé dans les services de santé et les services sociaux ont créé au fil des ans de plus en plus de besoins à combler. Le travail non rémunéré qu’accomplissent les bénévoles, les personnes proches aidantes, les parents et les femmes permet de pallier au délaissement de ces services publics. Ainsi, la reconnaissance de la valeur du travail invisible est aussi une nécessité.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le 1er mai défend l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, ce qui comprend les personnes sur le chômage, à la recherche d’emploi, aux études, à temps partiel ou à la retraite. Pour avoir une collectivité forte, digne et égalitaire, il faut s’unir contre les injustices, les oppressions et les inégalités. Conservons le message d’espoir du 1er mai, nourrissons notre optimisme et soyons solidaires!