Cette nouvelle chronique passe en revue une ou des règles de notre fabuleuse (mais complexe !) langue française. Cas spéciaux, rappels ou réponses à vos questions, l’espace est ouvert…
La lettre de la fin
Lors de l’un de ses récents points de presse, l’ex-ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, s’est dite « pantoite » devant les réactions des leaders étudiants, alors qu’elle était probablement pantoise, c’est-à-dire très étonnée, bouche bée, sans mots. En fait, cette erreur d’accord s’explique par un calque sur certains adjectifs se terminant par « oit » comme « étroit » ou « droit », qui font « étroite » ou « droite » au féminin. Il faut pourtant se rappeler que la dernière lettre de l’adjectif masculin oriente le plus souvent l’accord : « pantois » se termine par un « s », il aurait alors fallu dire pantoise au féminin, comme on dit courtoise ou sournoise.
Liaisons dangereuses
Les liaisons fautives entrainent d’autres erreurs fâcheuses, elles aussi causées par la dernière lettre d’un mot. Le 6 mai dernier, par exemple, une invitée à Tout le monde en parle (Radio-Canada) parlait de « vingt [z] avions » immobilisés au sol. Or, la dernière lettre du chiffre « vingt » est bel et bien un « t »… Portons donc une attention particulière à la liaison effectuée avec ce mot : il aurait fallu dire « vingt [t] avions » comme on dira « vingt [t] employés » ou « vingt [t] élèves ».
L’auteure est enseignante de français au secondaire et chargée de cours en didactique du français à l’Université de Sherbrooke. Elle étudie aussi au doctorat en éducation.