C’est en 1977 que je mis les pieds pour la première fois à Sherbrooke. J’aillais faire du camping sauvage à Stowe, au Vermont, car on m’avait raconté quelques années auparavant que l’été, il ne pleuvait que durant la nuit. Il me fallut deux jours pour me rendre à Stowe à partir de Newport sur le pouce!
Arrivé là-bas, des gens qui me voyaient marcher sur la route s’enquirent de ma destination qui m’était inconnue et me proposèrent un site enchanteur, en dehors de Stowe. J’y passai une semaine magnifique où, effectivement, il n’avait plu que durant la nuit!
Ma seconde visite remonte à 40 ans, alors qu’un ami du secondaire était maintenant à l’Université de Sherbrooke en génie. Je n’avais donc pas encore véritablement d’intérêt pour la ville puisqu’elle constituait une contrainte, un lieu vers ailleurs.
C’est le choix d’aller vivre à Notre-Dame-des-Bois, au pied du mont Mégantic en 2004 qui m’offrit l’occasion de fréquenter et de découvrir un peu plus Sherbrooke. Un voisin à Notre-Dame-des-Bois nous offrait alors, mon amie et moi, de monter dans sa voiture pour aller «faire un tour» là-bas.
En 2009, las de Québec, je décidai de venir vivre à Sherbrooke, sur la rue Laurier, dans un très bel appartement mais pas chauffable l’hiver. Je travaillerai alors au Da Toni. Mais dès le printemps 2010 je lèverai les pattes pour Montréal quelque temps, faute de boulot du côté de Sherbrooke et un peu las de faire la vaisselle.
Après avoir vécu à Lac-Mégantic en 2012 et quittant la ville à peine dix jours avant le terrible déraillement, je me retrouvai de nouveau à Sherbrooke, cette fois dans le Vieux Nord, sur Elgin où je resterai une dizaine de mois avant de retourner à Montréal. J’ai adoré cette partie de la ville. Auparavant, entre août 2011 et avril 2012, j’aurai vécu à Vancouver où j’avais auparavant résidé cinq années durant. Je voulais voir ce qu’était devenue cette ville où j’avais passé tant de temps dans la vingtaine.
Je reviens à Sherbrooke. Je pense que j’aime bien la région pour y revenir une troisième fois. Il y a des aspects de Sherbrooke qui m’horripilent, mais il y a aussi de beaux côtés et j’aimerais tant cette fois-ci y faire mon nid permanent. L’histoire de la ville est fort intéressante et ne serait-ce pas la seule ville/région du Québec qui a sa propre compagnie d’électricité, Hydro Sherbrooke? Et puis les paysages et l’architecture d’avant-guerre (1939-1945) sont très inspirants. Pour ce qui est de la plupart de ce qui s’y est construit par la suite, ce n’est ni pire ni meilleur que le reste de l’Amérique du Nord. Que s’est-il passé pour que presque tout ce qui a été conçu par la suite soit hideux?
Sherbrooke est une ville d’étudiant.e.s avec plus de 10% de sa population, ce qui est étonnant. C’est ce qui fait sa force… et sa faiblesse, car combien restent dans la région une fois les études terminées? Cela fait en sorte que Sherbrooke est tout de même bien vivante et dynamique. C’est sans doute la seule agglomération de cette taille où l’on retrouve une grande université francophone et une plus petite université anglophone prisée partout au Canada. Cela est d’une grande richesse.
Bref, je suis content de revenir à Sherbrooke et peut-être cette fois-ci pouvoir y contribuer de façon plus constructive encore.