Cher journal intime,
Ces dernières semaines, j’ai œuvré avec force pour faire rayonner Sherbrooke sur la scène nationale et même internationale. Oui, oui, je peux le dire, le monde sait maintenant qu’il y a Sherbrooke sur la carte et ça grâce à mes efforts pour faire gagner nos athlètes Kim Boutin et Alex Boisvert-Lacroix. Sherbrooke était présente aux Jeux Olympiques en Corée et j’ai mis en œuvre tout mon leadership inné pour en faire un évènement à sa juste valeur. Imagine-toi cher journal, toute la ville de Sherbrooke en communion au petit matin à la «Cage aux sports» pour pousser nos athlètes et leur donner ces quelques dixièmes de seconde qui manquaient dans leurs jambes pour arracher une médaille.
Nous avons frôlé l’incident diplomatique quand la Corée a tenté d’intimider l’innocente Kim Boutin d’avoir volé leur place sur le podium. À la vue des messages sur Facebook, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai téléphoné instantanément à la Corée (indicatif téléphonique international +82) et je leur ai dit: «이 사건에 대해 진지해?» [1]. Encore une marque flagrante de mon leadership naturel et instinctif. Parce que, la Corée a beau avoir un président tout joufflu et mal peigné mais au regard dur et sévère, échanger des insultes avec le président des États-Unis tout ça parce que supposément l’un a oublié de fêter la fête à l’autre (j’avoue, j’ai oublié qui a commencé, parce que mon compte tweeter n’était pas encore actif), construire des bombes atomiques pour creuser des galeries pour leur métro, il m’en faut plus pour m’impressionner et ne pas mettre mes culottes quand il le faut. Et ça n’est pas parce qu’il a le même prénom que notre douce enfant du pays (Kim) que ça va suffire à me faire taire!
En tout cas, Kim était bien sur le podium et la Corée n’a pas su quoi répondre en entendant mes gros-yeux-de-quand-je-suis-pas-content (inspirés des gros yeux de mon amoureuse de «quand-j’ai-fait-une-bêtise», merci mon amour de me donner de la consistance quotidiennement).
Mais attention, qu’on n’aille pas me dire que depuis que j’ai un poste important (maire de Sherbrooke) je ne m’intéresse plus qu’aux grandes problématiques du monde et que je néglige la scène locale et ses petits déboires mesquins. Ha ha! J’entends déjà critiquer les petits journalistes locaux comme quoi les vraies préoccupations des vrais gens ne me concernent plus.
Et ben paf!
Qui c’est qui était à Valcourt pour la 36e édition du Grand Prix de Ski-Doo? Dans la ville qui a vu naitre cet engin merveilleux (et presque parfait, si son créateur lui avait ajouté deux roues de moto-cross). Et après ça, on dit que je ne sais pas reconnaitre le talent là où il est. Et à Valcourt, c’est moi qui ai sauvé l’événement qui risquait d’être enseveli sous la neige en transférant le «balai de piste» de l’aéroport de Sherbrooke pour les aider à dégager les pistes de Ski-Doo [2]. Les organisateurs étaient tellement reconnaissant de mon action qu’ils m’ont permis de soulever la coupe du vainqueur du Grand Prix. C’était un moment émouvant pour moi, parce qu’elle était belle, grosse, et brillante comme la coupe Stanley. Un rêve de toujours se réalisait. Et si on fait de la politique, si on endure toutes ces difficultés, c’est bien pour réaliser ses rêves.
Et j’ai continué à mouiller mon maillot pour le rayonnement et la prospérité de Sherbrooke pendant tout le mois de février. J’ai affronté le froid, et aussi la défaite, à Drumondville pour soutenir la Phoenix de Sherbrooke lors de la classique hivernale. Quel bel événement! Et encore, pas plus tard que dernièrement, j’étais à encourager les pelleteurs de neige pour la Coupe Québec (Subaru) de ski de fond à l’université Bishop. Il a fallu sauver des eaux et de la glace les pistes complétement détruites par les températures positives et la pluie des derniers jours. Alors, comment ne pas se sentir récompensé de tous ses efforts lorsque l’on apprend que c’est Kim Boutin, la Sainte-patronne de Sherbrooke, qui va être la porte drapeau du Canada lors de la cérémonie de clôture des jeux olympiques de Corée. La porte drapeau de TOUT le Canada, des provinces maritimes jusqu’aux Rocheuses! Et oui messieurs les journalistes-jamais-contents, il ne vous reste plus beaucoup d’arguments pour critiquer la pertinence de mon action.
Ah oui, mon amoureuse m’a dit que le consortium du projet Well inc. avait téléphoné à la maison pendant que j’encourageais Sainte-Kim à la télé. Visiblement, ils ne veulent plus faire leur gros projet de maisons en étages et pour voitures sur la rue Wellington Sud. Ça m’a confirmé que j’avais bien fait de me lever très tôt le matin pour encourager Kim à la «Cage aux sports». C’est pas en perdant mon temps dans des discussions avec le consortium que j’aurais pu mettre Sherbrooke sur la carte.
À suivre…
[1] «Coudonc, c’est-tu sérieux cette affaire-là?».
[2] Authentique.