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La candidate à la mairie du parti Sherbrooke Citoyen, Hélène Pigot, a réagi aujourd’hui à l’incapacité de Bernard Sévigny de répondre à des questions élémentaires sur son projet Well inc. : « J’ai été sidérée – et je dois le dire, assez inquiétée – que lors du débat tenu avec les journalistes de La Tribune, Bernard Sévigny n’ait même pas été en mesure de dire si le coût de l’immense stationnement de 900 places prévu par les promoteurs faisait partie ou non du 50 M$ qu’ils allaient investir, ou s’il devait en être soustrait parce que ce serait la Ville qui payerait pour ce stationnement!, s’est indignée M^me Pigot. C’est une question de 20 millions de dollars à laquelle Bernard Sévigny n’est pas capable de répondre sur son projet chouchou, c’est assez incroyable! »

Pour Sherbrooke Citoyen, ce n’est malheureusement pas la seule question à laquelle Bernard Sévigny ne répond pas au sujet de Well inc. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles ce projet doit être revu en profondeur, parce qu’il est fort mal engagé.

Un privilège qui rend le projet vicié depuis le début

« La première question à laquelle on n’a jamais eu de réponse est celle du privilège incompréhensible accordé aux promoteurs actuels : pourquoi et comment ont-ils été choisis? Et surtout, pour quelles raisons leur a-t-on donné une exclusivité? En procédant de cette manière opaque, les Sherbrookoises et Sherbrookois ont été privés de toutes les autres possibilités, toute la créativité et l’innovation d’autres groupes d’architectes, d’urbanistes et d’experts qui auraient pu présenter des propositions bien plus intéressantes », a fait valoir Hélène Pigot. Elle a donc annoncé l’intention de Sherbrooke Citoyen « d’ouvrir les fenêtres et d’aérer le climat malsain autour de ce dossier en sollicitant d’autres propositions que celle qui est actuellement sur la table », a-t-elle expliqué.

« Nous sommes toutes et tous favorables au développement de l’entrepreneuriat, et Sherbrooke Citoyen va aller dans ce sens par ses actions. Mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix… surtout quand Bernard Sévigny ne peut même pas nous dire clairement ce que sera ce prix! On doit absolument faire un pas de côté dans le dossier de la revitalisation du centre-ville, et ne pas se laisser entraîner sous pression dans un projet mal ficelé », a ajouté M^me Pigot.

Plusieurs éléments à revoir, pour le bénéfice des citoyens

Pour Sherbrooke Citoyen, plusieurs éléments du projet doivent être revus :

• La hauteur des bâtiments prévus par les promoteurs est excessive : 11 étages dans un environnement de bâtiments d’un maximum de 4 ou 5 étages, c’est énorme et ce n’est absolument pas intégré au voisinage du centre-ville.

• Il est incompréhensible que les promoteurs aient présenté un projet impliquant un stationnement de 900 places, alors que la demande initiale était de 300 places, d’autant plus que ce sont les Sherbrookoises et Sherbrookois qui en payeraient le coût. Ça va à l’encontre du développement durable du centre-ville dont nous parle M. Sévigny. Cela ne semble pas non plus convenir à la population, qui demande des aménagements donnant une plus grande place aux vélos et au transport en commun dans le centre-ville.

• Les attentes que les citoyens ont exprimées dans les consultations qui ont précédé le projet n’ont pas été entendues ni retenues. Comme à son habitude, M. Sévigny fait des consultations de façade et ne tient pas compte de l’opinion de la population.

• Il faut garantir la mixité sociale du centre-ville, notamment par une place pour le logement social dans le projet à venir, et s’assurer que les gens qui habitent et fréquentent cette partie du centre-ville auront toujours le droit et la possibilité d’y vivre.

• Dès le début du projet, il a fallu insister pendant des semaines pour qu’on tienne compte du caractère social de la revitalisation du centre-ville. Le projet qui a été présenté en vitesse au dernier conseil municipal n’en tient pas du tout compte, et la notion d’une rue Wellington inclusive n’y est pas intégrée.

• La place publique prévue au projet fait une large place au béton et aux surfaces minéralisées, alors que les citoyennes et citoyens demandent plus d’espaces verts et d’espaces pour les familles.

• Le projet présenté ne s’intègre pas dans le paysage de la rue Wellington et nous fait rater une occasion de définir l’identité architecturale du centre-ville. Il s’agit d’un projet majeur pour la ville de Sherbrooke, et il est déjà décrié par les architectes qui en ont eu connaissance.

« Bernard Sévigny demande aux citoyennes et citoyens un chèque en blanc pour un projet dont il fait miroiter l’apport du privé. Mais il ne peut pas expliquer si l’apport de ce consortium privé sera de 30, 50 ou 70 millions. Il a égaré 20 millions de dollars. Les Sherbrookoises et Sherbrookois méritent mieux. Steve Lussier propose de son côté un moratoire, sans s’avancer sur des solutions. Pour Sherbrooke Citoyen, il est clair que la vision de la revitalisation de la rue Wellington Sud est à revoir. Au lieu d’en faire une proposition électoraliste trop vite bâclée, nous reprendrons le processus de manière transparente, avec de véritables consultations, pour nous assurer que le projet final réponde vraiment aux besoins et aux attentes de la population, des entrepreneurs et entrepreneuses, des organismes communautaires, des commerces de proximité et des restaurants qui sont installés au centre-ville. Sherbrooke mérite beaucoup mieux. On peut être assuré que la revitalisation d’une grande ville comme Sherbrooke suscitera de grands intérêts parmi les compagnies, les architectes et les promoteurs immobiliers. Nous voulons choisir le projet à l’image de notre ville », conclut Hélène Pigot.