Les femmes de l’Estrie doivent donc s’armer de patience quant aux résultats de leur PAP test. En effet, cela peut prendre jusqu’à 10 mois avant d’en avoir le résultat alors que le délai normal est de 6 à 8 semaines. Le PAP test est un examen gynécologique qui sert à détecter les lésions anormales au col de l’utérus et qui permet d’y déceler la présence de cellules cancéreuses et précancéreuses.
Le laboratoire du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke est le laboratoire pathologique central pour la région de l’Estrie. Le personnel de l’établissement est débordé et le CHUS doit même faire appel à des employés retraités ainsi qu’à des laboratoires privés afin de réduire les délais d’attente.
Le délai s’explique par le manque de techniciens spécialisés formés spécifiquement pour faire de la cytologie. Seulement 250 personnes sont actuellement en mesure de faire les analyses. L’association de cytologie du Québec tente de former davantage de personnel, mais l’intérêt des étudiants n’est pas au rendez-vous.
Ces délais peuvent engendrer un stress important pour les femmes touchées. Sans parler des risques pour leur santé puisque les cellules précancéreuses peuvent parfois se propager rapidement et, si elles ne sont pas détectées à temps, un cancer peut se développer. Le PAP test permet souvent de détecter une lésion naissante (un début de cancer) et c’est à ce moment les délais ont des conséquences importantes, voire dramatiques.
Un vaccin
Le PAP test permet de détecter la présence du virus du papillome humain (VPH), qui peut causer des verrues génitales et favoriser le développement du cancer du col utérin. Un vaccin (le Gardasil), est un des meilleurs moyens de prévenir le cancer du col de l’utérus puisqu’il protège contre certaines souches du VPH.
Mais, même si ce vaccin protège contre certains types de VPH, nous ne connaissons pas à long terme les risques reliés à son utilisation et les conséquences que cela peut avoir sur la santé des femmes. Il est important que les femmes prennent conscience des avantages et des inconvénients du Gardasil, soit avec l’aide d’un professionnel de la santé ou à l’aide de brochures faites par le ministère de la Santé et des Services sociaux sur ce vaccin.
Le vaccin suscite en effet la controverse un peu partout dans le monde. Afin que les chercheurs puissent déterminer son efficacité réelle dans la prévention du cancer du col de l’utérus, des études à long terme sont nécessaires. On ne connaît par exemple pas encore la durée précise de la protection du vaccin.
Mais, la meilleure façon de se protéger du VPH et d’autres ITS reste le port du condom lors des relations sexuelles. Et, le test PAP reste encore aujourd’hui le meilleur moyen de dépister le cancer du col utérin. Heureusement, les délais d’attente pour obtenir les résultats devraient redevenir à la normale (entre 6 et 8 semaines) dès janvier 2011.
L’auteure est membre du Collectif pour le Libre Choix.