Sherbrooke, le 12 juillet — La Coalition régionale estrienne dénonce l’attitude du gouvernement et de son ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. En effet, le ministre Blais profite de l’absence de plusieurs groupes et regroupements communautaires, qui ont fortement décriés l’odieux projet de loi 70 pour annoncer en catimini le projet de règlement modifiant le Règlement sur l’aide aux personnes et aux familles.
Pour ajouter à l’odieux de cette stratégie d’un lancement en plein été, le ministre a été de l’avant avec plusieurs éléments vivement critiqués dans la première mouture du projet de loi 70. Ce qui nous démontre à quel point le gouvernement est complètement sourd par rapport aux nombreuses voix qui se sont élevées depuis l’annonce du projet de loi 70 de la part des groupes en défense des droits, des syndicats, du Protecteur du citoyen, de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, des recherchistes, des universitaires et autres.
Le nouveau projet de règlement vise notamment la mise en œuvre du Programme objectif emploi. La participation au programme restera obligatoire. Nous l’avons répété maintes et maintes fois, en quoi cette x ième mouture sera-t-elle différente des multiples autres qui se sont succédées depuis le milieu des années 80. Les nombreuses ratées des différents programmes ou parcours ont plutôt démontré que les mesures obligeant les prestataires à participer ne se répercute pas dans le temps. Les personnes se retrouvent souvent à la case départ. De plus, le bâton et la carotte n’est pas le meilleur moyen d’obtenir des résultats. Des emplois, à quelles conditions. Des emplois sous-payés, souvent pas protégés par les lois et temporaires.
Avec le projet de règlement, le ministre entretient encore le préjugé que les personnes à l’aide sociale sont responsables de leur situation et qu’il n’en tient qu’à eux de s’en sortir, rejetant du même coup la responsabilité de l’état.
Nous avons appris que les coupures sur les prestations seront maintenues ce qui aura des répercussions énormes pour les personnes déjà fortement démunies. Couper un chèque de base de 628$ est injuste, irresponsable et aura des conséquences dramatiques telles l’augmentation de l’itinérance, de la violence. Qui pourra payer son logement, sa nourriture, des vêtements, etc.; c’est une atteinte grave et impardonnable aux droits humains.
La Coalition n’a pas eu le temps d’analyser tous les éléments du projet de règlement, mais elle le fera d’ici la fin de la consultation et le gouvernement nous trouvera sur sa route.
La Coalition régionale estrienne de l’aide sociale est composée de Geneviève Bouchard d’Action Plus; Manon Brunelle d’Illusion Emploi de l’Estrie; Normand Couture de l’Association des locataires de Sherbrooke et de Line Marcoux du Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté.