Influence Communication nous le rappelait l’an dernier : « Alors qu’un journée moyenne compte environ 7000 nouvelles, ce nombre n’est plus que de 2000 à 3000 durant les mois de juin à août. » Le Québec c’est la vacance ! Ceci dit, les tirages de journaux ne baissent pas, on diffuse 24/24, le nombre de pages diminue très peu. Alors qu’y a-t-il dans nos médias l’été?
Le top 5 des nouvelles estivales se ressemble pas mal chaque année : un scandale politique, une personnalité, une catastrophe, le sport et bien sûr, la météo. Est-ce le même son de cloche au niveau régional? Le CRÉMI se penche donc dans cette chronique sur le contenu de trois journaux locaux : La Tribune, le Journal de Sherbrooke et La Nouvelle de juin à juillet. En voici une brève analyse épicée à la sauce piquante esprit critique.
Omerta et la société du spectacle
Comparativement aux journaux nationaux, l’actualité culturelle et artistique surpasse toutes les autres nouvelles locales. Omaterra a été sans contredit la nouvelle la plus forte de tout l’été. Elle a fait plus de six fois la une, avec une couverture de près de soixante pages pour ce seul mois et demi. Cinq fois plus d’articles écrits avant le spectacle qu’après le jour de première. Pourtant, en terme de droit à l’information, Cité des Rivières, producteur du spectacle, a exercé un vaste contrôle de l’information concernant les dépenses, les problèmes techniques, les raisons de renvoi de son personnel, etc. Beaucoup de bruits, peu de contenu, à l’image du spectacle diraient certains.
Ce n’était pas le seul événement culturel qui fut couvert, il n’y a pas un festival qui échappe aux médias l’été. C’est incontestablement très positif pour les artistes, mais il s’agit très certainement d’une couverture en surface. Seul un article sur cinq fait l’objet d’une recherche originale et 20 % de ces articles offrent des critiques après l’évènement. Les articles de fond sur un artiste sont une espèce encore plus rare.
Le local fait de l’ombre au national
Fait marquant, l’information nationale et la dépêche y est beaucoup moins présente que lors du reste de l’année. Ceci dit, la politique locale, les affaires juridiques et l’actualité (outre culturelle) y sont moins présentes, ce qui affaiblit de beaucoup la diversité de l’information. Par contre, la météo, le fait divers et l’information commandité ne sont pas aussi présents que ce qui pourrait être cru et le travail de la Tribune en ce sens y est pour beaucoup, comparativement aux deux hebdos régionaux. Du reste, la nouvelle nationale la plus chaude de l’été revient à GM. Le 28 juillet, ce dernier a fait la une de la Tribune, de Métro, du Soleil et de la Presse. C’était une publicité de quatre pages, identique dans chaque journal, qui trônait par-dessus l’information véritable. On nous annonçait les modèles « les plus hot de l’été » sur un fond de coucher de soleil ou de paradis fiscal, selon votre interprétation.
Il y a au Québec 11 000 relationnistes pour 4000 journalistes. Si on ajoute les publicistes, qui sont dans leur grosse période, on peut s’imaginer qui produit l’information estivale. Il faudra d’ailleurs bientôt se l’imaginer cette information puisque le smog publicitaire nous en cache maintenant. Si vous êtes intéressés par notre analyse complète ou que vous souhaitez faire de l’analyse de l’information régionale, n’hésitez par à nous contacter, nous sommes en plein recrutement!
L’auteur est coordonateur au CRÉMI