PORTRAIT : Marcel Bolduc

Date : 1 janvier 2025
| Chroniqueur.es : Denis Pellerin
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Crédit image : Marcel Bolduc

Marcel Bolduc était surtout connu comme « le père d’Isabelle et défenseur des droits des victimes ». Mais il était tellement plus que ça.

Marcel Bolduc avait son franc-parler. Pour faire le bien.

Bien avant les évènements funestes qui l’ont amené dans l’actualité malgré lui, la plupart de ses emplois et autres occupations ont tourné autour du service aux individus, particulièrement des personnes aux prises avec des situations difficiles.

Il a oeuvré à la protection des consommateurs à l’ACEF Estrie pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses à faibles revenus et des victimes d’accidents du travail à la fin des années 70.

Il a été directeur général du CIPAE (Centre d’Inspection et Prévention Automobile de l’Estrie), organisme communautaire de protection des consommateurs sans but lucratif fondé en 1979 par l’ACEF et l’Aide Juridique, financé en partie par l’Office de protection des consommateurs et par les usagers de 1980 à 1995. À ce titre, il a animé 350 émissions à la télévision communautaire de Sherbrooke portant sur les droits en protection des consommateurs automobilistes et autres secteurs de la consommation avec des invités chroniqueurs et chroniqueuses pour la défense des droits sociaux, familles, chômage, logement, droits de la famille, cour des petites créances, etc.

Il n’était pas avocat alors il ne pouvait pas représenter ses clients devant les tribunaux. Par contre, il avait participé à différentes commissions parlementaires (dont la Commission Rochon vers 1985), ce qui l’amenait parfois à être invité à titre d’expert auprès des tribunaux ou à être consulté par des gens de loi. « Même un juge! », disait-il en riant, l’avait consulté dans un couloir du palais de justice.

Puis il y a eu les évènements de 1996

Je n’y reviendrai pas. Sachez.

La Commission des libérations conditionnelles

Sa proximité avec des gens de loi et des policiers lui a permis d’avoir accès à des informations pour préparer ses interventions auprès de la Commission des libérations conditionnelles et faire reporter la libération des assassins de sa fille.

Il avait déclaré : « Les Services correctionnels et la Commission des libérations conditionnelles sont des entités où les nominations politiques sont légion et des entités où les droits des détenus sont plus importants que ceux des victimes. »

Les dernières années

La perte de sa deuxième fille, Julie, en janvier 2022 a été dévastatrice. Comme pour se réfugier dans le travail, il a multiplié ses implications auprès de différents comités du CIUSSS-ESTRIE-CHUS et s’est de nouveau impliqué auprès de l’AFPAD (Association des Familles de Personnes Assassinées ou Disparues) qu’il avait fondé avec trois autres pères endeuillés.

Malheureusement, un grave différend avec l’AFPAD l’a amené le 9 septembre 2024 à en claquer la porte en ces termes : « J’aimerais vous informer que je ne suis plus membre de l’AFPAD (Association des Familles de Personnes Assassinées ou Disparues) et que j’ai demandé à cette association de retirer mon nom, «comme un des quatre pères fondateurs de l’association»; de plus j’ai également exigé que le nom et la photo de ma fille Isabelle assassinée par trois récidivistes en libération conditionnelles en 1996 à Sherbrooke soient retirés de tous les documents et affiches de l’AFPAD.(…) Assurez-vous que les personnes qui prétendent vous aider en possèdent vraiment les compétences et l’expertise, pour ma part, ça fait plus de 57 ans que je le fais dans de nombreux domaines. Et c’est gratuit ! »

Marcel Bolduc avait son franc-parler. Pour faire le bien. Respects.

 

 

 

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