Antonio Guterres et la Palestine
Devant l’UNGA (l’Assemblée générale de l’ONU), Mahmoud Abbas (OLP) a accusé Israël d’être responsable d’une « guerre génocidaire » à Gaza et de vouloir expulser sa population et celle de Cisjordanie vers l’Égypte et la Jordanie. Il a demandé un retour de la souveraineté et de la juridiction de l’État de Palestine sur Gaza et la tenue immédiate d’une conférence de la paix sous les auspices de l’ONU pour la solution à deux États, ainsi qu’une force de maintien de la paix par les Nations unies entre l’État de Palestine et Israël.
La Cour Pénale Internationale a préparé deux mandats d’arrestations contre Nétanyahu et Sinouar, chef du Hamas responsable des meurtres et enlèvements du 7 octobre. Leur emprisonnement à La Haye rendrait plus de sécurité au monde entier, comme à eux deux. Le jugement de la Cour Internationale de Justice, parrainé par l’Afrique du Sud, doit être exécuté.
Trop tard pour deux enfants gazaouis, la première tuée à 10 ans (17 000 autres enfants gazaouis l’ont été par Tsahal, armé par les bombes du Royaume-Uni et des États-Unis). Sous son petit corps gisant dans les débris de sa maison, on a trouvé son testament : « S’il vous plaît, ne pleurez pas pour moi, cela me rendrait triste. J’espère que mes vêtements pourront aller à ceux qui en ont besoin. Les boîtes à perles devraient aller à Batool. Quant à mon allocation mensuelle de 50 shekels, je veux que la moitié aille à Rahaf et l’autre moitié à Ahmad. J’aimerais que Batool ait mes jouets. Enfin, s’il vous plaît, ne criez pas après mon frère Ahmad. Veuillez respecter ces souhaits. » Le deuxième enfant fait partie des cent mille Palestiniens blessés, quatre mille amputés, dont 1300 enfants, parfois sans anesthésie. Sa question à son père, nous la relayons aux deux leaders terroristes ci-haut : « Papa, est-ce que mes mains repousseront quand je serai grand ? » Le père, en larmes, ne pouvait lui répondre.
60 % des habitations de Gaza ont été partiellement ou totalement détruites. Comme toutes les universités, 70 % des écoles, 34 des 36 hôpitaux et 245 autres établissements de santé, 611 mosquées et les trois églises de Gaza. Sacrifiés, plus de 200 secouristes humanitaires de l’UNRWA et 174 journalistes palestiniens ou des médias Al-Jazeera et Al-Mayadeen, 2000 civils au Liban, autour du Hezbollah au fanion jaune orné …d’une mitraillette. Enfin, plus de deux millions de Palestiniens n’ont nulle part où aller en sécurité, face à une autre Nakba.
Les États-Unis contre l’Iran et la Russie
Deux mois après les Olympiques de Paris , le président Macron se rachète en stoppant ses exportations de matériel militaire à Israël, après avoir appuyé le 18 septembre la résolution historique de l’UNGA exigeant la fin de la présence illicite d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés. Le Canada s’est honteusement abstenu, alors que 124 pays ont voté pour, s’opposant ainsi aux militaristes américains et israéliens (1). Un plus large vote aurait-il dissuadé Nétanyahu d’attaquer le Liban, suscitant plus d’un million deux cent mille fugitifs (HCR – Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) ? Probablement pas, mais il faut poursuivre les efforts de paix.
Les professeurs de l’Université de Montréal Samir Saul et Michel Seymour lancent l’avertissement : « L’Iran se trouve face à Israël en 2024 exactement dans la même position que la Russie face aux États-Unis en 2021. Les provocations se multiplient pour rendre inévitable une intervention iranienne qui justifiera alors des représailles de la part d’Israël. C’est ce que les États-Unis avaient cherché à faire contre la Russie en 2008 en promettant à l’Ukraine son entrée dans l’OTAN; puis en 2014 avec le coup d’État du Maïdan; enfin à partir de 2019, en suivant la feuille de route tracée par l’agressive Rand Corporation. »
Nos amis ukrainiens sont pris en otages par M. Poutine et l’OTAN qui les sacrifie en les ravitaillant d’armes, au lieu de faire respecter les Traités de Minsk 2014 afin de protéger les Russophones du Donbass des attaques racistes; lire le magazine PLANÈTE-PAIX d’avril.
Les avertissements salutaires de l’ONU
Mia Mottey, présidente des Barbades (j’y serai en décembre), pressentie pour continuer l’excellent travail du Secrétaire général de l’ONU, dénonce comme le professeur Riccardo Petrella et l’Agora des Habitants de la Terre successivement :
- L’abandon par les Casques Bleus de Haïti, victime à la fois de catastrophes naturelles et de gangs de rues;
- L’inaction climatique des pays pollueurs qui ne respectent pas leurs engagements de réduction de leurs émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement de la planète, comme le signaleront la COP29 à Bakou et l’écologiste Patrick Bonin, accueilli par le Bloc Québécois;
- L’inégalité sanitaire et la nécessité de brevets de vaccins libres de droits et accessibles à tous (Ghebreyesus : Organisation mondiale de la Santé – ONU).
Madame Mottey fustige « le mépris des dirigeants des pays les plus riches, leur surdité, leur court-termisme, leur inconséquence, en bref leur cupidité », qui favorise les industries militaires. Leurs bombardiers forcent la migration de millions de citadins hors des villes qu’ils dévastent, alors qu’en privilégiant la démilitarisation, la diplomatie et l’achat de Canadairs qui sauveraient des régions entières ravagées par le feu, on se doterait des outils idéaux et on éliminerait les arguments racistes de droite contre les réfugiés demandeurs d’asiles.
L’ONU-UNIDIR célébrait le 26 septembre sa Journée pour l’élimination des armes nucléaires, avec l’alliance du Costa Rica, d’ICAN.org, de l’hibakusha torontoise Setsuko Thurlow, prix Nobel 2017, et de Nihon Hidankyo, prix Nobel 2024, ayant rassemblé 122 pays signataires le 7 juillet 2017 du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires, ratifié par maintenant 73 pays avec l’Indonésie. Rodrigue Tremblay, ex-ministre du gouvernement René Lévesque, vient de rappeler l’avertissement du 10 juin 1963 par le président Kennedy, auquel devraient réfléchir les Trump et Poilièvre, qui menacent de façon irresponsable les installations nucléaires iraniennes : « Les puissances nucléaires doivent éviter les confrontations qui amènent un adversaire à choisir entre une retraite humiliante ou une guerre nucléaire. Adopter ce genre de ligne de conduite à l’ère nucléaire ne serait que souhaiter un suicide collectif pour le monde entier ». Le Secrétaire général de l’ONU a renchéri en déclarant « l’humanité, à une erreur de calcul près, de l’annihilation nucléaire ».
L’historique premier juge de la Cour Pénale Internationale (CPI), le Canadien Philippe Kirsch (photo entre deux confrères, Jasmin et feu de Cespédes), a reçu en 2003 un doctorat honorifique de l’UQAM en hommage à son travail acharné pour l’adoption par l’ONU du Statut de Rome. Adopté par 120 Nations unies le 17 juillet 1998, malgré l’abstention de 21 pays et l’opposition de 7 dont la Chine,les États-Unis, l’Inde et Israël, ses premiers mots dramatiques sont bien adaptés à notre actualité de discours guerriers et d’ONU bafouée :
Conscients que tous les peuples sont unis par des liens étroits et que leurs cultures forment un patrimoine commun, et soucieux du fait que cette mosaïque délicate puisse être brisée à tout moment, ayant à l’esprit qu’au cours de ce siècle, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont été victimes d’atrocités qui défient l’imagination et heurtent profondément la conscience humaine…
(1)Le militarisme fait l’affaire ($) des marchands d’armes, des généraux et des chefs religieux islamistes misogynes terroristes, juifs sionistes génocidaires des Palestiniens ou chrétiens intégristes évangélistes racistes, en croisades ou prônant l’équivalent colonialiste MAGA.
