Nous avons acheté notre maison il y a quelques années dans un quartier tranquille du district du Mont Bellevue, dans l’ancien Ascot. Aux abords de la nouvelle autoroute 410 et d’un immense développement immobilier où tout se ressemble, l’achalandage automobile s’est accru de façon importante. Et voilà qu’un McDonald’s, flairant la bonne affaire, vient d’ouvrir au cœur du quartier, à seulement 750 mètres de l’école secondaire Du Phare et à 350 mètres de l’école primaire Jean XXIII.
L’immense champ qui s’y trouvait laissait espérer un projet plus revitalisant pour la communauté, mais a été rasé pour faire place à un McDonald’s et un bâtiment locatif regroupant des bannières commerciales comme le Dollarama et une pizzeria fast-food. Plus de 60 % de l’espace est désormais occupé par un immense stationnement, sans aucun souci de rendre cet espace à la nature.
Un fast-food taillé sur mesure pour un quartier en pleine expansion
Au regard de la bannière, le fast-food semble taillé sur mesure pour l’un des quartiers les plus pauvres de la ville. Situé en périphérie, il est parfait pour attirer les clients du service à l’auto. Le grand M jaune profite de l’achalandage automobile grandissant, grâce à l’immobilier de type « Lego Land » et aux infrastructures routières récentes, comme le prolongement de la 410. D’ailleurs, on n’y retrouve pas qu’un seul guichet pour les commandes à l’auto, mais trois, tous alignés comme des horloges. Les voitures font la file, prêtes à repartir à plein régime, au même rythme que les boulettes prédigérées du McDo et des pépites de poulet et de cartilage doré.
La concurrence face aux restaurants locaux
Dommage qu’un restaurant local n’ait pas pu acquérir un tel terrain pour offrir des services avec des produits d’ici. Malheureusement, ce sont les grandes chaînes multinationales de la malbouffe qui dominent les abords des grands axes routiers, avec la même offre : Tim Hortons, McDonald’s, A&W. Ces voies permettent aux voitures d’accéder aussi rapidement que les capitaux circulent.
La question des ingrédients : Ce que l’on ne vous dit pas
Quelle est la recette de ces fameuses boulettes ? Cette question est essentielle pour mesurer l’impact d’une entreprise. Je fais ici référence à l’évaluation de l’empreinte écologique et sociale, de plus en plus utilisée pour mesurer l’impact global. En 2005, le célèbre cuisinier britannique Jamie Oliver a démontré que la partie la plus grasse de la viande utilisée pour les hamburgers chez McDonald’s était lavée et imbibée d’hydroxyde d’ammonium pour éliminer les microbes. Quant aux fameux nuggets de poulet, ils étaient composés de cartilage, de viscères, d’os, de graisse, de peau et de pattes, tout cela liquéfié, désodorisé et frit dans des huiles généralement hydrogénées.
Suite à cette dénonciation, McDonald’s a annoncé qu’elle ne procédait plus ainsi. Pourtant, après avoir utilisé de telles méthodes, comment peut-on leur faire confiance à nouveau ? « Acheter, c’est voter » prend ici tout son sens.
Réglementer pour protéger : Un impératif pour les générations futures
Plusieurs villes dans le monde ont légiféré pour limiter l’implantation de McDonald’s et d’autres fast-foods à proximité des écoles. Par exemple, Los Angeles a interdit l’ouverture de nouveaux fast-foods dans certaines zones, tandis que Londres a imposé des restrictions similaires. À San Francisco, des lois ont été adoptées pour réguler les offres de repas pour enfants, limitant indirectement l’expansion des fast-foods. En Europe, des villes comme Dublin et Valence ont également imposé des restrictions de zonage pour réduire l’accès des jeunes à la malbouffe. Ces exemples montrent qu’il est possible de prendre des mesures concrètes pour protéger la santé publique.
Et avec le nouveau plan d’urbanisme, pourquoi ne pas réglementer notre territoire pour interdire ce type de commerce près des écoles ? Il est temps que nous réfléchissions sérieusement à des mesures pour préserver la santé de nos enfants et des générations futures.